L'OBSERVATOIRE DE L'EUROPE
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Mardi 5 Février 2013

Villiers à Hollande : "On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré"


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Sur invitation du Président du Parlement européen à Strasbourg, le Président de la République François Hollande a participé ce mardi et pour la première fois depuis sa prise de fonction, à une session plénière. Il a débattu avec les chefs de file des groupes politiques du Parlement ainsi que le Président de la Commission M. Barroso. Au nom du groupe ELD (Europe des Libertés et des Démocraties), Philippe de Villiers, Président du Mouvement pour la France, a interpellé M. Hollande sur la situation économique, morale, politique de l'Union européenne et appelé à ce que l'on redonne la parole au peuple en organisant un référendum.

Réclamant un référendum sur l’adhésion à l’Union européenne, Philippe de Villiers a rappelé qu’« on a besoin de racines, on a besoin de frontières, on a besoin d’un univers juridique stable, on a besoin de ne pas perturber le droit de la filiation, on a besoin que vous protégiez nos attachements vitaux« . Et averti : « On ne résout pas un problème, Monsieur le Président, avec les modes de pensée qui l’ont engendré. »

C'était la première intervention publique, depuis 2009, comme député européen, de celui qui fut à droite le leader du "non" à l'intégration supranationale et au libre échange mondialiste, depuis Maastricht en 1992 (avec Philippe Seguin et Charles Pasqua) jusqu'aux Européennes de 2009, en passant par le référendum sur la Constitution européenne.

Intervention de Philippe de Villiers, Strasbourg, Parlement européen, mardi 5 février 2013

 
en présence de M. François Hollande, Président de la République.


(Seul le prononcé fait foi)

 
 
M. le Président,
 
Votre rêve,
Votre rêve de la fusion des Nations,
Le rêve européen des élites post-nationales s'est évanoui dans le cœur des peuples.
Il s'est désintégré.
Parce que ce rêve était tramé dans un tissu de mensonges
 
- Le mensonge de Schengen qui devait nous apporter la sécurité, en abattant les frontières.
- Le mensonge d'une Europe sans protection douanière qui devait nous apporter la prospérité
- Le mensonge de l'Euro qui devait nous apporter la croissance.
- Le mensonge d'un pouvoir oligarchique des commissaires qui devait rencontrer la confiance des peuples.
 
Aujourd'hui, les peuples se sont réveillés
Le réveil est brutal
Le rêve s'est brisé sur la réalité: partout, c'est:
            - L'insécurité
            - l'appauvrissement
            - le marasme
            - le pouvoir qui s'éloigne chaque jour davantage
 
On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l'ont engendré.
C'est pourtant ce que vous proposez
            - un peu plus d'euro toujours un peu plus cher
à l'inverse de Tokyo, Washington, Londres
            - un peu plus d'austérité
- un peu plus de pouvoirs à Bruxelles.
 
Et les peuples s'éloignent de votre Europe mortifère:
- Les Grecs ne rêvent plus, ils cauchemardent
- Les Anglais ne rêvent que d'une chose, c'est de voter leur sortie de l'Europe.
Ah! Si les Français pouvaient voter !
Ils exprimeraient leur rêve d'une autre Europe.
 
Osez prononcer le mot tabou dans cette enceinte, le mot tabou dans le petit milieu confiné de l'euro-béatitude où se rencontrent les banquiers et les marchés, les milieux d'affaires et les profiteurs de la mondialisation sauvage.
Le mot référendum.
 
Il faut redonner la parole aux peuples pour qu'ils disent ce qu'ils ont dans le cœur:
On a besoin de racines
                    de frontières
                    de protection
 
Nous avons tous vu tomber le mur de Berlin.
Nous verrons bientôt tomber le mur de Maastricht, le mur du mensonge.
 



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