Les tensions entre l’Iran et Israël connaissent un nouveau tournant inquiétant. Yahya Rahim Safavi, conseiller militaire du Guide suprême Ali Khamenei, a averti que « une nouvelle guerre avec Israël pourrait éclater à tout moment ». Une déclaration qui résonne comme un rappel brutal de la fragilité du cessez-le-feu instauré après l’affrontement meurtrier de juin dernier.
Un équilibre instable
Le conflit de juin, qui a duré 12 jours, a laissé des traces profondes. Les frappes israéliennes avaient alors visé des installations nucléaires iraniennes et plusieurs centres de commandement militaire, provoquant la mort de centaines de civils et de hauts responsables, dont des scientifiques. Selon Téhéran, on compte plus de 600 morts et 5 000 blessés du côté iranien, tandis qu’Israël évoque une trentaine de victimes et environ 3 000 blessés lors des représailles.
Les États-Unis avaient rapidement été entraînés dans le conflit, frappant trois sites nucléaires en Iran avant que Téhéran ne réponde par une attaque contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar. L’intervention personnelle de Donald Trump avait conduit à un cessez-le-feu dès le 24 juin. Mais Safavi insiste aujourd’hui : « Il n’y a pas de protocole, pas d’accord formel. Nous ne sommes pas en cessez-le-feu, mais dans une phase de guerre. »
Des discours qui se durcissent
Alors que l’Iran appelle à la vigilance permanente, Israël ne cache pas non plus sa détermination. Le chef d’état-major Eyal Zamir a déclaré que son armée était prête à « frapper de nouveau si nécessaire ». Pour lui, le conflit de juin relevait d’une « guerre préventive » visant à éliminer une menace existentielle.
À Téhéran, certains responsables, comme le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, adoptent toutefois un ton plus nuancé. Selon lui, une guerre n’est pas imminente, mais la meilleure façon d’éviter l’escalade reste de maintenir les forces armées en alerte. Autrement dit, la préparation devient elle-même un instrument de dissuasion.
Un risque régional aux implications mondiales
Au-delà du face-à-face entre Téhéran et Tel-Aviv, c’est toute la région qui reste sur un fil. Le précédent conflit a montré à quel point l’implication américaine pouvait rapidement transformer une confrontation locale en crise internationale. L’Iran, Israël et les États-Unis partagent une conviction commune : il faut être prêt au « pire scénario ».
Cette logique d’anticipation, si elle peut prévenir une offensive, nourrit aussi une spirale d’hostilité où la méfiance domine. Chaque déclaration publique, chaque mouvement de troupes, chaque rumeur devient une pièce de plus sur l’échiquier d’une guerre potentielle.
Ce qu’il faut surveiller
Les prochains mois diront si la rhétorique actuelle reste une stratégie de pression ou si elle prépare le terrain à une nouvelle confrontation. Les regards se tournent vers Washington, dont les choix stratégiques pèseront lourdement sur l’évolution de la situation.
Pour l’heure, la région demeure en alerte maximale. Si les armes se taisent encore, la paix, elle, semble toujours hors de portée. Une réalité qui rappelle que, dans ce théâtre complexe qu’est le Moyen-Orient, la ligne entre dissuasion et escalade est plus fine que jamais.



