Le mécanisme pour l’interconnexion en Europe fait partie du budget pluriannuel de l’Union européenne pour 2028-2034, qui prévoit près de quatre fois plus d’argent que le budget précédent. Il vise à accroître les investissements transfrontaliers dans les réseaux électriques, les pipelines et les projets d’énergie renouvelable.
À partir de 2028, les pays de l’Union européenne seront en mesure de développer leurs infrastructures énergétiques transfrontalières, comme les réseaux et les pipelines, ainsi que les projets d’énergies renouvelables, alors que les ministres de l’énergie ont massivement soutenu lundi l’architecture du budget énergétique pluriannuel de l’Union pour 2028-2034.
Les fonds, au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (CEF), cibleront les projets d’infrastructure de réseau et d’énergies renouvelables pour stimuler l’énergie solaire et éolienne, comme indiqué dans la récente initiative de la Commission européenne visant à moderniser les infrastructures électriques et à soutenir les projets transfrontaliers.
Les infrastructures d’hydrogène et de gaz naturel figurent également sur la liste, les critiques affirmant que l’argent continuera à soutenir les combustibles fossiles, affirmant que les projets répertoriés dans le cadre du CEF utiliseront de l’hydrogène fossile.
Lars Aagaard, ministre danois de l’énergie, du climat et des services publics, a salué l’adoption du projet de budget du futur bloc comme une étape importante vers la baisse des prix de l’énergie, le renforcement de la compétitivité et l’amélioration de la sécurité énergétique.
« L’accord d’aujourd’hui fournit le cadre pour de nouveaux investissements dans les infrastructures énergétiques européennes, renforce le soutien aux projets transfrontaliers et garantit qu’aucun État membre ne reste isolé », a déclaré M. Aagaard.
Selon des diplomates européens proches des négociations, il n’y a eu « aucune ligne rouge » pendant les négociations et tous les États membres ont soutenu l’architecture énergétique du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, seule la Hongrie s’est abstenue.
Le secrétaire d’État portugais à l’Énergie, Jean Barroca, a déclaré que le CEF était particulièrement pertinent pour le Portugal.
« Il permet (au Portugal) de financer des projets d’infrastructures essentiels pour atteindre l’objectif de 15 % d’interconnexion électrique d’ici 2030 et assurer la pleine intégration de la péninsule ibérique dans le marché de l’énergie, ainsi que les problèmes structurels de notre système, tels que la sécurité d’approvisionnement et le stockage de l’énergie », a déclaré Barroca.
Cyril Piquemal, représentant permanent adjoint de la France auprès de l’UE, a salué la concession de la Commission à la neutralité technologique dans le cadre du MIE, ce qui signifie que les États membres peuvent choisir leurs propres méthodes et sources d’énergie lors de la planification du développement des infrastructures.
Piquemal a également souligné l’importance d’une « approche globale » prenant en compte tous les coûts du système lors du renforcement des réseaux internes, un enjeu clé pour la France, qui a longtemps refusé d’investir dans des infrastructures énergétiques transfrontalières avec l’Espagne et le Portugal.
La proposition de la Commission concernant le prochain budget pluriannuel de l’Union fixe 29,9 milliards d’euros pour les projets énergétiques, ce qui dépasse largement les 5,8 milliards d’euros alloués dans le budget précédent, couvrant les années 2021-2027.
Cette poussée s’inscrit dans l’objectif du bloc d’accroître la résilience énergétique en réorganisant ou en construisant de nouvelles infrastructures capables de transporter de l’énergie propre. Cela fait également partie de l’objectif de l’UE d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.
« Difficile de suivre l’argent »
Cependant, les nouvelles règles du programme de financement du bloc pour les projets transfrontaliers réduiront la transparence, selon les législateurs et auditeurs européens.
La Commission a décidé d’introduire une plus grande flexibilité dans le budget pluriannuel post-2027, qui s’appliquera également au MIE.
L’exécutif européen propose d’utiliser le modèle de la Facilité pour la reprise et la résilience (FRR), un instrument financier utilisé pour aider les États membres pendant la pandémie, comme modèle pour le CEF.
Les législateurs de la commission des transports du Parlement européen ont rejeté la proposition, affirmant qu’elle accorderait à la Commission plus de latitude sans contrôles et contrepoids suffisants.
Ils ont également critiqué la proposition de l’exécutif européen de supprimer les critères d’éligibilité et d’attribution dans la conception des plans nationaux.
Les législateurs ont déclaré qu’une telle flexibilité accrue réduirait la capacité du Parlement à contrôler les dépenses, comme il contrôle habituellement l’exécution du budget général de l’UE chaque année.
Des préoccupations similaires ont été exprimées par la Cour des comptes européenne (CCE), qui craint que les flexibilités accordées aux contrats dans le cadre du MIE ne nuisent à son travail d’audit.
« Plus on se rapproche du RFF, plus il est difficile de suivre l’argent. L’ECA n’aurait aucun mandat légal pour suivre les fonds si le CEF est soumis au même modèle que le RFF », a déclaré un porte-parole de l’ECA à L’Observatoire de l’Europe.
Pour répondre aux préoccupations, le commissaire aux Transports Apostolos Tzitzikostas a déclaré que des critères de financement plus détaillés seraient définis dans les programmes de travail et dans les textes d’appel à projets publiés pendant la mise en œuvre.
Gligor Radečić, responsable de la campagne gazière de l’ONG CEE Bankwatch Network, a déclaré qu’il était illogique que les opérateurs gaziers continuent d’être responsables de l’évaluation des projets sélectionnés par l’exécutif européen pour recevoir un financement.
« Bien qu’on s’attende à ce que certains projets soient soutenus par les gestionnaires de réseaux de transport, puisqu’ils sont souvent les seuls acteurs possédant le savoir-faire et la capacité nécessaires, cela n’a pas de sens que ces mêmes entreprises – représentées par l’ENTSOG (gestionnaires de transport de gaz) – soient également chargées d’évaluer ces projets », a déclaré Radečić.
Les ministres de l’énergie ont soutenu lundi le mandat du Conseil visant à entamer les négociations avec le Parlement européen.
Cependant, la décision budgétaire du programme 2028-2034 en est encore à ses débuts et dépendra en fin de compte de l’accord final sur le prochain budget pluriannuel, attendu au plus tôt en 2027.


