BRUXELLES — La police a arrêté des dizaines de personnes et déployé des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre un groupe de manifestants sur le boulevard Pachéco lors d’une grève nationale qui pourrait être la plus importante que la Belgique ait connue depuis une décennie.
Plusieurs personnes ont été blessées après l’affrontement avec la police, certaines visiblement secouées et d’autres en colère contre les autorités.
Les syndicats belges protestent contre les mesures d’austérité introduites par la coalition gouvernementale de droite dirigée par le nationaliste flamand Bart De Wever, de la Nouvelle Alliance flamande nationaliste. Au centre de leur colère se trouve une réforme des retraites qui ferait passer l’âge de la retraite de 65 à 67 ans d’ici 2030.
« Nous étions juste en train de marcher pacifiquement et soudain il y a eu des fumigènes et des policiers. Je ne comprends pas. Pendant peut-être 10 fauteurs de troubles… ils ont gazé toute la foule, les personnes âgées, les enfants… C’était honteux, une honte absolue », a déclaré Rafael, un employé des postes, dont les yeux étaient rouges à cause du gaz.
« Au lieu d’aborder le problème, nous préférons lancer des gaz lacrymogènes sur toute la population exerçant son droit de grève », a déclaré un autre participant, qui n’a pas souhaité donner son nom.
Des manifestants masqués ont vandalisé le bâtiment de l’Office des étrangers à Pachéco, l’intégralité de l’incident étant filmée par Anneleen Van Bossuyt, la ministre belge des Migrations.
« Le vandalisme contre mes services n’a rien à voir avec le droit de grève. Quiconque s’en prend à nos employés ou à nos bâtiments s’en prend à notre société. Mon soutien va au personnel qui doit endurer cela. Malgré les efforts massifs de la police, ces voyous ont montré leur vrai visage », a-t-elle écrit dans un post sur X.

D’autres incidents ont eu lieu dans d’autres quartiers de Bruxelles, notamment dans un hôtel Hilton en face de la gare centrale, où des manifestants qui lançaient des projectiles et des bouteilles en verre ont affronté la police, qui a répondu avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Les bureaux des partis politiques Vooruit et du Parti Socialiste étaient couverts de graffitis.
La police a estimé qu’environ 80 000 personnes étaient sorties pour protester, tandis que Thierry Bodson, chef du syndicat socialiste FGTB-ABVV, a déclaré que jusqu’à 140 000 personnes y avaient participé. En 2014, une journée de grève générale a vu 100 000 personnes descendre dans la rue.



