La Commission européenne reporte sa décision sur l'aide à la migration

Martin Goujon

La Commission européenne reporte sa décision sur l’aide à la migration

LUXEMBOURG — La Commission européenne est sur le point de manquer son propre délai légal pour annoncer quels pays de l’UE devraient recevoir une aide pour leurs problèmes de migration – et elle n’est pas particulièrement inquiète.

Une nouvelle loi européenne régissant l’asile et la migration stipule que la Commission doit, d’ici mercredi, décider quels pays de l’UE sont soumis à une pression migratoire et proposer comment les mesures dites de solidarité devraient être réparties.

Deux diplomates de l’UE ont déclaré à L’Observatoire de l’Europe que la Commission semble sur le point de ne pas respecter son délai, même si la durée du retard n’est pas claire.

Interrogé mardi par un journaliste luxembourgeois sur la durée du retard des propositions, le commissaire chargé de l’immigration Magnus Brunner n’a pas nié le retard, ni semblé phasé par celui-ci. « Je suis sûr que nous parviendrons à trouver un accord. Et je ne pense pas que ce soit important que ce soit quelques jours plus tôt ou plus tard ; il est important que cela fonctionne », dit-il.

Brunner a reconnu que le délai est fixé par la loi, mais a déclaré que c’était « la première fois que nous faisons cet exercice… ce n’est pas si simple, car c’est la première fois ».

Les ministres se réunissent mardi à Luxembourg pour se prononcer pour la première fois sur une série de projets de l’UE visant à apaiser le mécontentement croissant de l’opinion publique à l’égard de la migration. Les discussions précèdent une réunion des 27 dirigeants du bloc lors d’un Conseil européen à Bruxelles plus tard ce mois-ci, selon des documents consultés par L’Observatoire de l’Europe.

La décision de retarder intervient dans un contexte de chaos politique en France et d’élections imminentes aux Pays-Bas – deux pays où la migration est en tête de l’agenda politique.

Dans le cadre du système de solidarité, convenu dans le cadre du pacte phare de l’UE sur la migration, les gouvernements de l’UE peuvent choisir soit d’accepter des migrants parmi ceux qui sont aux prises avec la migration, soit de les soutenir en leur fournissant de l’argent et du personnel.

Mais certains pays de l’UE sont mécontents du fait que l’Italie et la Grèce – susceptibles d’être désignées comme bénéficiaires de ce soutien – ne respectent pas leur part du marché en refusant de traiter les cas de migration comme le prévoient les règles dites de Dublin. Celles-ci précisent quel pays doit traiter les demandes d’asile, généralement le pays d’entrée du demandeur dans l’UE.

« Le succès du pacte d’asile et de migration, dont le cycle de solidarité est l’une des pierres angulaires, va de pair », a déclaré mardi Anneleen Van Bossuyt, ministre belge des Migrations.

Selon l’agence statistique de l’UE, l’Italie a reçu 42 807 demandes d’autres pays de l’UE souhaitant réadmettre des demandeurs d’asile ou prendre en charge leurs demandes en 2024, mais n’en a accepté que 60. La Grèce a reçu 17 163 demandes mais n’en a accepté que 26.

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