Parfois, les cartes postales paradisiaques masquent des réalités bien moins reluisantes. À Mykonos, un restaurant réputé pour ses excès tarifaires vient de rappeler, à deux touristes américaines, qu’un moment en terrasse peut coûter… plusieurs centaines d’euros.

Un déjeuner qui vire au cauchemar
Face à la mer Égée, le DK Oyster affiche un décor soigné, une terrasse ensoleillée et un alignement de transats invitant au farniente. Mais derrière cette image séduisante, certains clients découvrent une addition difficile à digérer. En mai 2022, deux touristes américaines ont ainsi payé 600 € pour seulement deux mojitos et un plat de crabe.
Approchées par un employé chargé d’attirer les passants – pratique courante dans les zones touristiques – elles se voient promettre l’accès aux chaises longues contre la commande d’une boisson. La discussion prend une tournure étrange lorsqu’elles demandent à consulter le menu : « Le menu, c’est moi », leur répond le serveur. S’ensuit une forte incitation à commander un plat et deux cocktails.

La facture salée et la menace
À l’heure de payer, l’addition grimpe à 520 € pour les consommations, plus 78 € de pourboire ajouté d’office. Surprises et indignées, les deux femmes refusent dans un premier temps. Mais un responsable intervient et, selon leur récit, les menace : appel à la police, impossibilité de quitter l’île, et même allusions à leur domicile. Face à cette pression, elles finissent par s’acquitter de la somme.

Un établissement déjà pointé du doigt
Le cas de ces deux vacancières n’est pas isolé. Sur TripAdvisor, de nombreux témoignages décrivent des prix disproportionnés, souvent sans consultation préalable de la carte. Certains clients rapportent avoir payé plus de 100 € pour deux boissons. Des pratiques dénoncées incluent l’affichage des prix au 100 grammes pour des plats, l’absence de tarifs visibles, et l’intimidation au moment de régler.
Un site internet, créé par d’anciens clients, recense ces méthodes et accuse l’établissement d’utiliser le wifi pour accéder aux téléphones des visiteurs afin de publier de fausses évaluations positives.
Dans plusieurs pays touristiques, des restaurants jouent sur l’opacité des menus pour gonfler les prix, une technique difficile à sanctionner sans cadre légal strict.
Vers des sanctions officielles
La médiatisation de cette affaire a poussé le ministère grec du Tourisme à réagir. Début juin, un audit a été lancé, et les propriétaires du DK Oyster ont écopé d’une amende. Les autorités promettent désormais des contrôles réguliers pendant toute la saison estivale.



