méthode chinoise révolutionnaire

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Une méthode chinoise révolutionnaire 3600 fois plus efficace pour fabriquer de l’acier

L’acier est au cœur de l’économie mondiale : infrastructures, construction, automobile, technologies… rien ne se conçoit sans lui. Mais sa production, très énergivore, repose encore en grande partie sur le charbon, avec un impact massif sur les émissions de CO₂. Or, des chercheurs chinois viennent d’annoncer une percée technologique majeure : une méthode de fabrication 3600 fois plus rapide que les procédés traditionnels et surtout sans recours direct au charbon.

Une rupture avec la méthode traditionnelle

Depuis plus d’un siècle, l’acier est produit via des hauts fourneaux où le minerai de fer est transformé grâce à l’apport de coke (une forme de charbon). Ce processus exige des températures extrêmes – jusqu’à 1 300 °C – et plusieurs heures de cuisson. Résultat : un matériau solide, mais au prix d’un lourd bilan énergétique et environnemental.

La méthode mise au point en Chine repose sur une approche radicalement différente. Les chercheurs injectent, grâce à une lance vortex, une poudre de minerai de fer finement broyée dans un four surchauffé. Cette injection provoque une réaction chimique explosive qui génère instantanément des gouttelettes de fer liquide tombant au fond du fourneau. En ajoutant de l’oxygène pur, elles se transforment directement en acier.

Le cycle complet ? Six secondes, contre cinq à six heures pour les procédés classiques.

Une technologie adaptée aux ressources chinoises

Un atout majeur de cette innovation est sa capacité à fonctionner avec des minerais à faible teneur en fer. Or, la Chine dispose surtout de gisements de ce type, ce qui l’obligeait jusqu’ici à importer des minerais plus riches, notamment d’Australie et du Brésil. Avec ce procédé, Pékin peut valoriser ses propres ressources et réduire sa dépendance aux marchés internationaux.

Au-delà de l’autonomie minière, cette nouvelle approche permettrait aussi de réduire d’un tiers la consommation énergétique liée à la sidérurgie, selon l’équipe de recherche.

Impact environnemental et compétitivité internationale

La sidérurgie représente près de 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Si la Chine, premier producteur mondial d’acier, adoptait massivement ce procédé, les réductions de CO₂ pourraient être considérables. Cela s’inscrirait dans la stratégie de Pékin visant la neutralité carbone d’ici 2060.

Mais l’enjeu est également économique. Une production accélérée, moins coûteuse et moins polluante renforcerait la compétitivité de l’industrie chinoise, en particulier dans l’automobile et la construction. Les exportations d’acier chinois, déjà dominantes, pourraient gagner encore davantage de parts de marché, tout en affichant un meilleur bilan carbone que leurs concurrents.

Une révolution à confirmer

Reste à savoir si cette technologie peut être déployée à grande échelle sans perte d’efficacité. Les défis techniques, en particulier la stabilité du processus et la qualité homogène de l’acier produit, devront être relevés avant une adoption industrielle massive.

Quoi qu’il en soit, cette avancée illustre la stratégie chinoise : investir massivement dans la recherche pour transformer des industries traditionnelles en leviers de puissance technologique et environnementale. Si cette méthode tient ses promesses, elle pourrait marquer une révolution industrielle aux implications mondiales, autant pour l’économie que pour le climat.

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