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Bastien

Restrictions chinoises sur les métaux critiques : l’Europe face à l’inquiétude

À partir du 1ᵉʳ août, les exportations chinoises de gallium et de germanium seront soumises à une nouvelle réglementation exigeant une licence préalable. Cette décision a suscité une vive inquiétude au sein de la Commission européenne, étant donné que ces métaux rares sont cruciaux pour la production de semi-conducteurs et que la Chine en est le principal fournisseur mondial. Cette mesure est officiellement justifiée par Pékin comme une nécessité de « préserver la sécurité et les intérêts nationaux ».

Contexte international tendu

Ces restrictions interviennent dans un climat de tensions croissantes relatives aux semi-conducteurs, exacerbées par la concurrence technologique entre la Chine et les États-Unis et le désir exprimé par l’Union européenne de diminuer sa dépendance vis-à-vis des matériaux critiques importés de Chine. En réaction, la porte-parole de la Commission européenne a annoncé que l’UE préparait une analyse détaillée des répercussions potentielles de ces mesures sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et sur l’industrie européenne.

Doutes sur les motivations de la Chine

La Commission européenne exprime des réserves quant aux véritables motivations derrière ces restrictions, suggérant que les raisons évoquées par la Chine pourraient ne pas correspondre à la réalité. La Chine, de son côté, affirme que ces mesures visent à « préserver la paix, la stabilité et à respecter les obligations de non-prolifération des traités internationaux ». La porte-parole de la Commission a incité la Chine à adopter une approche où « les restrictions et contrôles sont basés sur des considérations de sécurité claires, respectueuses des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ». Elle a ajouté que l’UE envisageait de prendre des mesures dans le cadre de l’OMC.

Monopole chinois et riposte américaine

La Chine détient près de 80% de la production mondiale de gallium, utilisé notamment dans les LED, les panneaux photovoltaïques et les circuits intégrés, ainsi que 80% du germanium mondial, essentiel pour les fibres optiques et les technologies infrarouges. Face à cette dominance, les États-Unis ont déjà pris des mesures pour limiter l’accès des entreprises chinoises aux technologies américaines et ont restreint l’exportation de semi-conducteurs vers la Chine, incitant leurs alliés à adopter une position similaire.

Réponse européenne et autonomie chinoise

La Chine, qui ambitionne d’atteindre une autonomie dans la conception de semi-conducteurs, a fermement condamné ces mesures américaines qu’elle perçoit comme une tentative de maintenir une suprématie technologique. En réponse, en mars dernier, la Commission européenne a proposé une nouvelle législation visant à réduire la dépendance de l’Union à des matériaux critiques, avec l’objectif de ne pas dépendre à plus de 65% d’un pays tiers pour l’approvisionnement en chacune des 18 matières premières considérées comme stratégiques d’ici à 2030.

Ce panorama complexe des échanges internationaux de métaux critiques illustre les défis stratégiques et les enjeux de sécurité qui façonnent les politiques économiques globales à l’heure actuelle.

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