Qui a gagné, qui a perdu et qui a commis une erreur aux élections européennes

Martin Goujon

Qui a gagné, qui a perdu et qui a commis une erreur aux élections européennes

BRUXELLES — Une chose est sûre après les élections au Parlement européen de dimanche : tout le monde ne sera pas à la fête.

Tandis que la droite gagnait en force, les Verts et les libéraux vivaient une soirée difficile. Le président français Emmanuel Macron a été tellement battu qu’il a immédiatement dissous le Parlement national et convoqué de nouvelles élections.

Voici le guide de L’Observatoire de l’Europe pour savoir qui sautera du lit et qui se réveillera dans un cauchemar vivant.

Ursula von der Leyen

La présidente de la Commission européenne est sortie du vote de dimanche avec une possible coalition de socialistes, de libéraux et de son propre Parti populaire européen (PPE), de centre-droit. Ensemble, ces trois groupes – qui l’ont soutenue pendant son mandat actuel – devraient disposer de quelque 407 voix à la Chambre.

Même si elle n’a besoin que de 361 voix au Parlement pour obtenir un second mandat, la possibilité de défections signifie que sa victoire n’est pas encore acquise. Elle aura également besoin du soutien des dirigeants nationaux de l’Union européenne au Conseil européen.

Pourtant, le PPE est bien placé pour la faire passer. Manfred Weber, le leader du PPE, a appelé le chancelier allemand Olaf Scholz et le français Macron à soutenir von der Leyen pendant cinq ans supplémentaires. Le PPE a gagné en Allemagne, en Espagne, en Pologne, en Bulgarie, en Slovénie, au Luxembourg, à Chypre, en Lettonie, en Estonie, en Finlande, en Croatie et en Grèce. Ils ont également remporté six sièges aux Pays-Bas, dépassant ainsi les attentes.

Giorgia Meloni

La leader italienne de droite a remporté les élections en Italie, devançant largement ses rivales. Cela fait d’elle, avec le Polonais Donald Tusk, l’un des rares dirigeants d’un grand pays de l’UE à repartir avec une victoire. Elle semble avoir amélioré sa part des voix par rapport aux élections de 2022.

L’extrême droite

La victoire de Marine Le Pen au Rassemblement national d’extrême droite a été la grande histoire de la soirée après que sa solide performance a poussé Macron à dissoudre le Parlement et à convoquer de nouvelles élections. Les partis d’extrême droite sont également arrivés en première position en Autriche, à égalité en première place aux Pays-Bas et en deuxième position en Allemagne et en Roumanie. La Reconquête du brandon français Éric Zemmour a également fait son entrée au Parlement.

Socialistes

Eh bien, un peu. Même s’ils n’ont pas vraiment ébloui, les partis de centre-gauche européens ont tenu bon, arrivant en deuxième position dans de grands pays comme l’Espagne et l’Italie et en troisième position en France, où Raphaël Glucksmann semble avoir ressuscité le centre-gauche. Ne parlons pas de l’Allemagne, où les socialistes de Scholz arrivent en triste troisième position, derrière le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne.

Péter Magyar

Allié devenu rival du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, Magyar est devenu le visage incontesté de l’opposition hongroise, remportant environ 30 pour cent des voix après s’être lancé dans le ring plus tôt cette année.

Roberta Metsola

La présidente maltaise du Parlement européen a obtenu un siège supplémentaire à son parti, après avoir accumulé plus de 87 000 premières préférences. Les médias maltais ont rapporté qu’elle était devenue la candidate eurodéputée la plus votée du pays depuis que le pays a rejoint l’UE.

Emmanuel Macron

Le président français a reçu un coup dur puisque son parti est arrivé loin derrière, à peine devant les socialistes qu’on pensait autrefois avoir jetés au cimetière politique. Sa principale candidate, Valérie Hayer, rentrera à Bruxelles en boitant après avoir été éclipsée à plusieurs reprises par ses alliés masculins, notamment par le Premier ministre Gabriel Attal. Selon un haut responsable de son parti Renew, Attal lui aurait même interdit de monter dans le train Paris-Bruxelles dimanche soir.

Olaf Scholz

Les sociaux-démocrates de la chancelière allemande ont été écrasés par les chrétiens-démocrates de centre-droit et l’Alternative pour l’Allemagne d’extrême droite. Avec seulement 14 pour cent des voix, le SPD a obtenu son pire résultat lors d’élections nationales depuis plus d’un siècle. Scholz fait face à des appels du centre-droit pour faire un Macron et convoquer des élections anticipées.

Légumes verts

Après une solide performance en 2019, les Verts ont subi un revers sourd en Allemagne, passant de 21 sièges à peut-être aussi peu que 12, se sont à peine accrochés en France et n’ont obtenu aucun siège au Portugal. Au total, ils ont perdu une vingtaine de sièges au cours d’une nuit sombre pour les militants du climat. Faisant preuve de courage, l’un des principaux candidats du parti, l’eurodéputé néerlandais Bas Eickhout, a déclaré que les Verts chercheraient à jouer un rôle « constructif » dans les négociations de coalition – du moins si von der Leyen souhaite leur parler.

Viktor Orban

Le leader nationaliste hongrois a fait pire que prévu, après avoir fait face à un défi féroce de la part des Magyars. Alors que son parti, le Fidesz, a obtenu 43,8 pour cent des voix, il s’agit du pire résultat jamais enregistré lors d’une élection au Parlement européen. Néanmoins, Bruxelles surveillera s’il déplace ses députés européens vers le groupe nationaliste des Conservateurs et Réformistes européens, donnant ainsi un nouvel élan à Meloni.

Matteo Salvini

Le parti de la Ligue du vice-premier ministre italien, qui a obtenu 34 pour cent des voix en 2019 et préside actuellement le groupe d’extrême droite Identité et Démocratie, a obtenu moins de 9 pour cent cette fois-ci, ce qui le place à égalité avec Forza Italia (qui s’est présenté avec le nom de feu Silvio Berlusconi sur le bulletin de vote). Ciao à eux.

Le Parlement européen

Ils avaient un travail et ils l’ont fait. Un hoquet sur scène d’un porte-parole du Parlement a embarrassé l’institution lors de sa plus grande soirée, lorsqu’il a lu à haute voix des résultats projetés différents de ceux affichés sur l’écran derrière lui. Cela a suscité des huées de la part des journalistes présents, l’un d’entre eux criant à la manière d’une pantomime : « C’est derrière toi !

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