Ni balance ni levure : des beignets de courgettes ultra croustillants grâce à la bière
Il existe des recettes qui n’ont pas besoin qu’on les dépoussière, ni qu’on les revisite façon « cuisine moléculaire ». Non, certaines choses sont parfaites telles quelles, avec ce petit goût d’évidence et de tradition. Les beignets de courgettes à la bière, c’est exactement ça : un classique qui a traversé les générations sans rien perdre de son éclat. Et quand la cuisine de grand-maman vous fait voyager l’esprit et le palais, impossible de résister à l’appel du souvenir… et du croustillant !
Retour en enfance dans la cuisine de mamie
Imaginez une petite cuisine, la chaleur de l’été, et votre grand-mère qui prépare, sans balance, sa pâte à beignets à l’œil – geste sûr et fluide hérité de toute une vie derrière les fourneaux. Pour la petite-fille gourmande que j’étais (et que je reste !), ces moments étaient des trésors. Pas seulement parce qu’on y cochait la case « beignets de courgettes, mon péché mignon », mais aussi parce que c’était le seul moment où « manger de la bière » m’était autorisé. Entre excitation et gourmandise, croyez-moi, l’attente autour de la table était électrique !
Le secret du croustimoelleux : la bière, évidemment !
Pourquoi glisser de la bière dans la pâte à beignet ? Déjà, parce que cela fonctionne à merveille – la légèreté, ça se cuisine aussi. La bière apporte des arômes subtils et ce petit truc en plus qui donne aux beignets une texture inimitable : l’extérieur croustille, l’intérieur reste délicieusement moelleux. Comme elle est naturellement gazeuse, elle rend la pâte aérée et légère, un peu comme le ferait de la levure… mais sans l’attente ni le dosage parfait ! Lorsque l’alcool s’évapore à la cuisson, la pâte cuit plus vite, boit (un peu) moins d’huile et prend ce croquant irrésistible !
Pour encore plus de goût, libre à vous d’opter pour une bière artisanale. Une blonde, par exemple, révélera toute la douceur de la courgette. Mention spéciale pour la bière au génépi qui, dans mon cas, a titillé les papilles avec une note intrigante et délicieuse. La seule règle : amusez-vous selon vos trouvailles locales !
- La bière insuffle légèreté et aération, un effet similaire à celui de la levure.
- L’alcool s’évapore rapidement lors de la cuisson, accélérant la prise et limitant l’absorption d’huile – ciao le beignet spongieux !
- Les levures des bières artisanales, en bonus, apportent subtilité et caractère.
Préparer, couper, déguster : la simplicité réjouissante
Pas besoin de sortir la calculette ni la balance. La pâte se prépare à l’œil – pas d’inquiétude, l’important est qu’elle reste suffisamment fluide et non trop épaisse. Côté préparation, le geste essentiel c’est la découpe des courgettes. Oubliez les rondelles : on commence par couper chaque courgette en trois tronçons, puis on tranche chaque tronçon dans la longueur, en lamelles fines (2 à 3 mm d’épaisseur environ). De longues tranches qui donnent toute leur place au légume, pour des beignets où la courgette n’est jamais absente sous des couches de pâte.
Pour garantir la meilleure texture, petit rite de passage : laisser dégorger les lamelles de courgette pendant une quinzaine de minutes. On les oublie (presque) et on prépare tranquillement la pâte. Après quelques tentatives pour retrouver « le goût de l’enfance », j’ai retrouvé l’équilibre parfait, où la pâte recouvre finement la courgette façon tempura, loin des versions surchargées du rayon traiteur.
- Coupez les courgettes en trois morceaux.
- Prenez chaque morceau et tranchez-le en fines lamelles dans la longueur.
- Laissez dégorger les lamelles une quinzaine de minutes avant de les enrober.
- Préparez une pâte pas trop épaisse, à base de bière et d’un soupçon de tradition familiale.
Dégustation et astuces : pour des beignets toujours au top
Ces beignets de courgettes donnent le meilleur d’eux-mêmes à la sortie de la poêle, encore bien chauds et ultra croustillants. Si votre tablée s’impatiente (compréhensible), gardez-les au chaud dans un four préchauffé à 100°C — mais sans couvrir, surtout ! Si par malheur, ils ont été préparés en avance (ce que je déconseille, la magie en prend un coup), il est tout de même possible de leur rendre un peu de croquant : quelques minutes dans un four chaud à 180°C, sur une grille ou du papier cuisson, et vous sauvez les meubles… mais ce ne sera jamais le sommet du croustillant tout juste poêlé.
En résumé : simplicité, authenticité, et ce « je-ne-sais-quoi » familial qui fait le succès de ces beignets à Marseille et ailleurs. Quelques ingrédients, quelques gestes sûrs, et beaucoup de plaisir partagé : que demander de plus, à part peut-être une deuxième tournée ?



