Le Premier ministre français accuse la partisanerie et les candidats à la présidentielle d'être à l'origine de l'impasse budgétaire

Martin Goujon

Le Premier ministre français accuse la partisanerie et les candidats à la présidentielle d’être à l’origine de l’impasse budgétaire

PARIS — Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a imputé lundi au cynisme partisan et aux ambitions présidentielles l’état périlleux des négociations budgétaires, dans ses premières remarques publiques depuis que les législateurs ont rejeté à une écrasante majorité une partie clé des plans budgétaires de l’année prochaine.

« Chacun veut faire valoir son propre agenda et brandir son drapeau idéologique », a déclaré Lecornu dans des propos qui ressemblent beaucoup à ceux prononcés après sa démission surprise le mois dernier (il a finalement été reconduit dans ses fonctions). « Certains partis politiques et candidats aux prochaines élections croient fondamentalement que le compromis n’est pas compatible avec leur stratégie. »

Un seul député à l’Assemblée nationale a voté vendredi en faveur de la première moitié du projet de loi budgétaire de l’année prochaine, qui traite des hausses d’impôts et d’autres mesures visant à accroître les recettes.

Bien qu’une fermeture complète du gouvernement soit peu probable – le gouvernement français peut recourir à un mécanisme provisoire qui reconduit temporairement le budget de l’année en cours jusqu’à ce qu’un nouveau budget soit adopté – la discorde est préoccupante étant donné la promesse de Lecornu de permettre aux législateurs de débattre, d’amender et de voter un budget comme ils l’entendent.

À la suite du vote de vendredi, Lecornu a déclaré qu’il accueillerait les chefs de parti et les représentants des organisations syndicales et commerciales pour des discussions sur les principales priorités nationales, parmi lesquelles l’agriculture, l’énergie, les dépenses de défense et la réduction du déficit. Il a également réaffirmé le budget final de l’année prochaine avec un déficit prévu inférieur à 5 pour cent du PIB.

Le résultat de ces pourparlers pourrait conduire à des votes « ad hoc » au Parlement, a déclaré Lecornu, pour montrer qu’une majorité de législateurs peuvent encore trouver un terrain d’entente au sein du Parlement français sans majorité. Le premier de ces votes est attendu cette semaine et concernera les dépenses de défense.

Lecornu espère sortir de l’impasse budgétaire avec le projet de loi actuellement examiné par la chambre haute du Sénat. Les législateurs des deux chambres se réuniront ensuite dans le cadre d’un processus semblable à celui d’une commission de conférence à l’américaine pour convenir d’une version commune du projet de loi.

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