PARIS — L’Algérie a accepté une proposition allemande de gracier et de libérer de prison l’écrivain acclamé Boualem Sansal, au milieu d’une dispute diplomatique entre Paris et Alger.
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a exhorté lundi le président algérien Abdelmadjid Tebboune à gracier Sansal, 81 ans, atteint d’un cancer, et à le transférer en Allemagne pour y recevoir des soins médicaux.
Sa grâce a ensuite été annoncée mercredi dans un communiqué de la présidence algérienne.
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu s’est déclaré au Parlement soulagé par cette nouvelle et a « remercié du fond du cœur ceux qui ont œuvré à cette libération ».
Sansal, double national franco-algérien et critique virulent du régime algérien, a été emprisonné en novembre dernier pour atteinte à l’unité nationale.
Son incarcération a suscité l’indignation en France, où il est considéré comme un otage politique dans un contexte de détérioration des relations entre les deux pays. La France a déclenché la fureur en Algérie lorsqu’elle a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental à l’été 2024.
Cependant, le chef des services de renseignement extérieurs français a déclaré lundi dans une interview à la radio française qu’il voyait des signes que l’Algérie souhaitait « renouer le dialogue » avec la France.
La France a demandé à plusieurs reprises la libération de Sansal depuis son arrestation, le président français Emmanuel Macron allant jusqu’à dire que l’Algérie se « déshonorait » en l’emprisonnant.
Mais la décision de l’Algérie de répondre à une demande allemande de libération de Sansal, plutôt qu’à une demande française, ne manquera pas de faire sourciller à Paris.



