La secrétaire d'État française Marlène Schiappa booste les ventes du magazine Playboy au milieu de la polémique

Jean Delaunay

La secrétaire d’État française Marlène Schiappa booste les ventes du magazine Playboy au milieu de la polémique

Liberté, égalité, décolleté : Pourquoi cette reprise de Playboy fait-elle autant de bruit en France ?

Le secrétaire d’Etat français à l’Economie sociale et à la Vie associative a donné un coup de fouet aux ventes du magazine Playboy.

Depuis l’arrivée en kiosque de son dernier numéro d’avril/juin avec Marlène Schiappa – l’auteur féministe devenue ministre adjointe de l’économie sociale – en couverture, le magazine affiche complet. Seulement 3 heures après sa sortie ce mois-ci, plus de 100 000 exemplaires ont été vendus, selon Jean-Christophe Florentin, le directeur du magazine.

Pour replacer ce chiffre dans son contexte, les ventes mensuelles habituelles de Playboy en France tournent autour de 30 000 exemplaires.

Face à ce succès, le magazine a décidé de mettre en vente 60 000 exemplaires supplémentaires le jeudi 20 avril afin de satisfaire la demande.

Playboy
L’affaire Playboy fait polémique en France

La couverture a suscité pas mal de polémiques en France, alors que le pays est actuellement au milieu d’une réforme des retraites controversée qui rime avec une bataille ardue pour le président français Emmanuel Macron, qui tente de réparer les dommages causés à son image publique après avoir forcé le régime de retraite par le Parlement le mois dernier avec l’utilisation de l’article 49.3.

Il y avait même de fausses couvertures circulant sur le numéro, mettant en évidence le numéro 49,3 sur la poitrine de Schiappa.

Twitter
La fausse couverture de Playboy qui circule en ligne

Marlène Schiappa, 40 ans, apparaît dans le magazine posant dans diverses tenues de créateurs, aux côtés d’une interview de 12 pages sur les droits des femmes. Dans cette interview, elle défend notamment le droit des femmes à faire « exactement ce qu’elles veulent ».

Playboy
Marlène Schiappa pose – patriotiquement

Cependant, Schiappa a fait l’objet de vives critiques, notamment de la part de hauts responsables gouvernementaux.

La Première ministre Elisabeth Borne a qualifié l’entretien de « pas du tout approprié » dans le contexte actuel de crise sociale.

De nombreux membres de l’opposition, de Sandrine Rousseau à Jean-Luc Mélenchon, ont critiqué « l’impression d’écran de fumée », qualifiant l’affaire Playboy de coup monté pour détourner l’attention des crises en cours.

De son côté, la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a critiqué le choix de sa collègue d’apparaître dans Playboy, qui est « un recueil de tous les stéréotypes sexistes ».

« Je me demande : pourquoi avez-vous choisi Playboy pour faire avancer les droits des femmes alors que ce magazine est un recueil de tous les stéréotypes sexistes ? Nous sommes en pleine culture de la femme-objet », a déclaré Rome au journal français Le Figaro.

Schiappa a répondu à la critique sur Twitter : « Défendre le droit des femmes à contrôler leur corps est partout et tout le temps », « En France, les femmes sont libres. Aussi arriérées et hypocrites soient-elles ».

Certains collègues de Schaippa ont cependant applaudi sa décision de poser pour Playboy.

« Je veux dire que Marlène Schiappa est une femme politique courageuse qui a du caractère et qui a son style qui n’est pas le mien mais que je respecte », a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

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