FILE - Polish border guards patrol the area of a newly built metal wall on the border between Poland and Belarus, near Kuznice, Poland, on June 30, 2022.

Jean Delaunay

La Pologne envisage de fortifier sa frontière avec la Biélorussie pour des raisons de sécurité

Les responsables polonais de la défense ont présenté des plans visant à fortifier la frontière orientale du pays, alors que les craintes d’une agression étrangère s’intensifient.

Les responsables de la défense polonaise ont présenté un plan visant à renforcer la sécurité à la frontière du pays avec la Biélorussie.

Le plan consiste à renforcer la surveillance anti-drones et la défense militaire au sol grâce à un système de fortifications et de barrières le long d’environ 700 kilomètres de sa frontière orientale avec l’allié russe.

La Pologne, qui soutient l’Ukraine contre l’invasion à grande échelle de Moscou, est la cible d’actions hostiles de la part de la Russie et de la Biélorussie, selon Varsovie. Il s’agit notamment de cyberattaques, de tentatives d’incendie criminel et de poussées illégales de migrants à travers la frontière, que les responsables décrivent comme destinées à déstabiliser l’Union européenne.

Le gouvernement polonais se prépare également à une éventuelle attaque militaire tout en soulignant le rôle primordial de la dissuasion.

Samedi, l’armée de l’air polonaise a déployé des avions à réaction pour protéger l’espace aérien du pays des missiles russes visant l’ouest de l’Ukraine.

Bouclier Est de la Pologne

Le Premier ministre Donald Tusk a annoncé un investissement de plus de 2,3 milliards d’euros pour renforcer la frontière orientale avec un système connu sous le nom de Shield East, qui devrait être achevé en 2028. Les travaux ont commencé, ont indiqué des responsables.

« Le but du bouclier est de protéger le territoire de la Pologne, d’entraver la mobilité des troupes de notre adversaire tout en facilitant cette mobilité pour nos propres troupes et de protéger les civils », a déclaré le ministre de la Défense Władysław Kosiniak-Kamysz lors d’une conférence de presse.

Chef d'état-major des forces armées polonaises.  Le général Wieslaw Kukula et le vice-ministre de la Défense Cezary Tomczyk parlent de la défense de la Pologne à Varsovie, en Pologne, le lundi 27 mai 2024.
Chef d’état-major des forces armées polonaises. Le général Wieslaw Kukula et le vice-ministre de la Défense Cezary Tomczyk parlent de la défense de la Pologne à Varsovie, en Pologne, le lundi 27 mai 2024.

Il a souligné que la Pologne avait lancé le plus grand programme visant à renforcer le flanc oriental de l’OTAN depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945.

Les responsables ont déclaré que Shield East ferait partie d’une infrastructure de défense régionale construite conjointement avec les États baltes – Lituanie, Lettonie et Estonie – également sur le flanc oriental de l’OTAN.

Le financement proviendra du gouvernement, puisque la Pologne consacre plus de 4 % de son PIB à la défense, mais l’aide sera également sollicitée auprès de l’UE car le système renforcera également la frontière orientale du bloc des 27 membres, ont-ils déclaré.

Certains observateurs ont noté que cette présentation très médiatisée a eu lieu deux semaines avant les élections au Parlement européen et pourrait être en partie considérée comme faisant partie d’une campagne visant à renforcer le soutien au gouvernement entré en fonction en décembre.

Le précédent gouvernement de droite polonais a construit un mur de 368 millions d’euros à la frontière avec la Biélorussie pour stopper un afflux massif de migrants poussés de cette direction en 2021.

L’actuel gouvernement pro-européen affirme que le mur doit également être renforcé.

Les trois États baltes faisaient autrefois partie de l’Union soviétique, tandis que la Pologne était un État satellite avant les années 1990. Moscou considère toujours cette région comme relevant de sa sphère d’intérêt.

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