Smoke rises during protests in Noumea, New Caledonia, Wednesday May 15, 2024.

Jean Delaunay

La France lève l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie pour ouvrir des négociations

Le président français Emmanuel Macron a levé l’état d’urgence dans le territoire du Pacifique afin d’ouvrir un dialogue politique après des jours de troubles qui ont fait sept morts.

Le président français Emmanuel Macron a décidé de lever l’état d’urgence dans le territoire français du Pacifique de Nouvelle-Calédonie, dans le but de permettre le dialogue politique à la suite des troubles qui ont fait sept morts et de nombreuses destructions, a indiqué son bureau.

Selon le communiqué, l’état d’urgence ne sera pas prolongé « pour le moment » et prendra donc fin mardi à 5 heures du matin, heure locale.

La décision vise à « permettre les rencontres des différentes composantes » du mouvement indépendantiste FLNKS, le Front de libération nationale kanak et socialiste, et permettre aux élus et autres dirigeants locaux « en position d’appeler » à la levée des barricades de rencontrer les manifestants. .

Macron a fait pression à plusieurs reprises pour la suppression des barricades des manifestants auprès des dirigeants des deux côtés du clivage amer de la Nouvelle-Calédonie : les autochtones Kanak, qui veulent l’indépendance, et les dirigeants pro-Paris, qui ne le veulent pas.

Dans le communiqué, il a insisté sur le fait que c’était « la condition nécessaire à l’ouverture de négociations concrètes et sérieuses ».

La décision de Macron intervient après sa visite en Nouvelle-Calédonie jeudi.

L’état d’urgence avait été imposé par Paris le 15 mai pour au moins 12 jours afin de renforcer les pouvoirs de la police. Les mesures d’urgence donnent aux autorités davantage de pouvoirs pour lutter contre la violence, notamment la possibilité de placement en résidence surveillée pour les personnes considérées comme une menace à l’ordre public et des pouvoirs élargis pour procéder à des perquisitions, saisir des armes et restreindre les déplacements, avec une éventuelle peine de prison pour les contrevenants.

Les troubles de ce mois-ci ont éclaté alors que le Parlement français débattait à Paris d’un amendement à la Constitution française pour apporter des changements aux listes électorales en Nouvelle-Calédonie.

Le chef d’un parti indépendantiste de Nouvelle-Calédonie a appelé samedi ses partisans à « rester mobilisés » dans tout l’archipel français du Pacifique et à « maintenir la résistance » contre les efforts du gouvernement de Paris pour imposer des réformes électorales qui, craignent les autochtones kanak, ne les marginaliseraient davantage. .

Christian Tein, le chef du parti indépendantiste connu sous le nom d’Unité de coordination de l’action sur le terrain, s’est adressé à ses partisans et aux manifestants dans un message vidéo publié sur les réseaux sociaux.

Dans une déclaration distincte, le Front de libération nationale kanak et socialiste a exhorté Macron à retirer le projet de réforme électorale si la France veut « mettre fin à la crise ».

La Nouvelle-Calédonie est devenue française en 1853 sous l’empereur Napoléon III, neveu et héritier de Napoléon. Elle devient territoire d’outre-mer après la Seconde Guerre mondiale, la citoyenneté française étant accordée à tous les Kanaks en 1957.

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