À cause de Poutine la Russie va être détruite et le constat de Sergueï Parkhomenko

Bastien

À cause de Poutine, la Russie va être détruite : le constat de Sergueï Parkhomenko

Alors que les sanctions internationales pèsent de plus en plus lourd et que les contestations se multiplient malgré une répression sévère, Sergueï Parkhomenko, figure emblématique de l’opposition russe en exil, évoque une possible déstabilisation du régime de Vladimir Poutine.

La montée des effets des sanctions et la répression des protestataires

Sergueï Parkhomenko, à 58 ans, est un journaliste influent et opposant engagé, aujourd’hui réfugié en Grèce. Son émission sur la radio Echo de Moscou a dû cesser d’émettre suite à une interdiction d’antenne imposée par les autorités. Dans un entretien accordé à l’Obs, il analyse les évolutions récentes de la situation politique en Russie, soulignant le réveil de la société civile depuis l’invasion de l’Ukraine.

Il note que les effets des sanctions internationales pèsent désormais de façon tangible sur la population. En parallèle, des protestations se multiplient, malgré une répression sévère, parfois violente. Cette mobilisation, bien que contenue par les forces de l’ordre, reflète une fracture grandissante entre l’État et une partie de la société.

Le spectre d’une chute du Kremlin : un « coupable potentiel » encore en exercice

Parkhomenko ne ferme pas la porte à l’éventualité d’un effondrement du régime. Il s’appuie sur l’histoire des grandes manifestations d’il y a dix ans, lorsque les opposants — à l’instar d’Alexeï Navalny — avaient réussi à ébranler les structures de pouvoir. Il perçoit aujourd’hui dans la guerre en Ukraine un catalyseur susceptible de reproduire ce même effet, voire de pousser le pouvoir à vaciller.

Pour Parkhomenko, la combinaison des conséquences économiques, du rejet populaire et de la fragilisation de l’appareil d’État rend plausible un scénario de rupture à moyen terme. Il insiste sur le fait que la société russe « commence à se rendre compte », que l’anticipation d’un mauvais tournant historique n’est plus une vue de l’esprit.

Une opposition qui observe et attend

L’analyse de Sergueï Parkhomenko est à la fois lucide et mesurée. Il ne brandit pas un pronostic radical, mais met l’accent sur les fragilités structurelles — politiques, économiques, sociales — créées ou exacerbées par la politique menée par Poutine. Les sanctions internationales, loin d’être abstraites, affectent concrètement la vie des citoyens. Les manifestations, même violemment réprimées, trahissent un malaise croissant.

Le message de Parkhomenko est clair : si un basculement n’est pas certain, il devient envisageable. Et dans ce contexte, la prise de conscience collective peut suffire à rendre l’avenir incertain pour le Kremlin.

Une analyse posée pour un avenir imprévisible

Voilà l’éclairage qu’offre Bastien Pracht : sobriété des faits, rigueur des observations, absence de dramatisme excessif. Il s’agit surtout d’interroger avec profondeur les dynamiques sous-jacentes à toute société autoritaire en temps de crise – et de faire réfléchir les lecteurs aux effets à long terme d’un pouvoir ajusté par la contrainte externe et un désaveu populaire.

La question demeure : la Russie, ébranlée, peut-elle se reconstruire dans un paysage post-Poutine ? À lire la grille de lecture de Parkhomenko, la réponse reste ouverte — mais désormais, elle ne peut plus être ignorée.

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