Doha a ouvert le musée MF Husain, un nouvel espace dynamique basé sur un croquis réalisé par l’artiste moderniste indien en 2008. Conçu par l’architecte Martand Khosla, le musée présente six décennies de travail de Husain, depuis ses premières pièces jusqu’à ses créations ultérieures inspirées par la civilisation arabe.
Un musée bleu audacieux inspiré d’un croquis dessiné par MF Husain en 2008 a ouvert ses portes à Doha, présentant six décennies de son travail et invitant les visiteurs dans l’esprit de l’un des artistes les plus emblématiques de l’Inde.
Si vous vous êtes déjà demandé ce que cela pourrait faire de pénétrer dans l’imagination d’un artiste, le nouveau monument culturel de Doha vous y rapproche. L’histoire de Lawh Wa Qalam : le musée MF Husain commence littéralement par un croquis. Le projet honore non seulement l’héritage de Husain, mais vise également à construire des ponts culturels entre l’Asie du Sud et l’Asie occidentale.
En 2008, le célèbre moderniste indien Maqbool Fida Husain a dessiné un aperçu simple de ce à quoi il rêvait que son musée pourrait ressembler. Aujourd’hui, cette idée a pris vie sous la forme d’un bâtiment bleu saisissant, doté de formes découpées inspirées des lettres arabes et d’une tour inspirée d’un minaret.
Donner vie à un croquis et transformer le dessin de Husain en un véritable bâtiment n’a pas été facile. L’architecte Martand Khosla, basé à Delhi, a relevé le défi et affirme que le croquis est devenu le point de départ du projet. « Nous avons dû extrapoler un langage architectural et le garder fidèle au croquis », explique Khosla. « C’est ce sur quoi nous avons travaillé pour la majeure partie de la conception. »
Et le résultat final ? Un espace où les visiteurs peuvent ressentir l’énergie de l’artiste avant même d’y entrer. Le musée présente six décennies de travail de Husain, y compris plusieurs de ses œuvres ultérieures inspirées de la civilisation arabe et de la culture islamique.
Pour les Indiens, l’art de Husain fait partie de la vie quotidienne depuis des décennies et Khosla se souvient avoir grandi entouré de cet art. « Ses œuvres étaient partout », dit-il. « Dans les aéroports, les salles de congrès, sur les cartes postales, les calendriers et même chez les gens. » Aujourd’hui, l’espoir est que ce musée situé dans la ville de l’éducation de Doha présentera son travail à un tout nouveau public.
« L’art vient du cœur »
L’acteur Taha Shah Badussha, qui évolue rapidement dans l’industrie cinématographique indienne, affirme que l’histoire de Husain résonne toujours auprès des jeunes créateurs, en particulier ceux qui tentent de tracer leur propre voie. « En plus d’être une légende, il est parti de rien », explique Badussha. « Il pensait qu’il ne fallait pas peindre parce qu’il fallait de l’argent, mais parce qu’il le fallait. L’art vient du cœur. » Pour lui, le lien entre créativité et objectif est plus fort que jamais. « Il est révolu le temps où la créativité n’était qu’un aspect secondaire », dit-il. « L’art est ce qui vous satisfait vraiment de l’intérieur. »
Une vision au-delà des frontières La vie de Husain n’a pas été sans controverse. Certaines de ses œuvres ont suscité d’intenses critiques et il a finalement vécu en exil volontaire au Qatar jusqu’à sa mort en 2011. Il n’en reste pas moins un géant du monde de l’art, souvent surnommé « le Picasso de l’Inde » pour son style audacieux et sa narration intrépide.
Aujourd’hui, son héritage a un foyer permanent. « J’espère que ce musée deviendra un nouveau pont entre l’Asie du Sud et l’Asie occidentale », déclare Khosla. « Nous nous influençons mutuellement depuis des siècles. Je serais heureux si la vision syncrétique de Husain était transposée ici. »



