L'UE cherche à renforcer ses pouvoirs pour arraisonner les navires de la flotte fantôme russe, selon un document

Martin Goujon

L’UE cherche à renforcer ses pouvoirs pour arraisonner les navires de la flotte fantôme russe, selon un document

L’UE cherche à renforcer les pouvoirs du bloc pour arraisonner les navires de la flotte fantôme russe à des fins d’inspection, selon un document préparé pour la réunion de lundi des ministres des Affaires étrangères de l’UE et consulté par L’Observatoire de l’Europe.

La question des navires transportant du pétrole russe naviguant sous différents pavillons pour échapper aux sanctions de l’UE a de vastes implications pour le bloc, car ces navires contribuent non seulement à stimuler l’économie de guerre de Moscou, mais « posent également des menaces à l’environnement et à la sécurité de la navigation », selon le document de cinq pages préparé par le Service européen pour l’action extérieure, la branche diplomatique de l’UE.

Les navires de la flotte fantôme constituent également un risque pour les infrastructures critiques et « peuvent être utilisés comme plates-formes pour des attaques hybrides contre le territoire de l’UE », indique le document. Ces navires sont dans certains cas soupçonnés d’être des rampes de lancement pour des drones russes utilisés pour reconnaître des sites occidentaux critiques et perturber les aéroports civils.

Le SEAE a lancé ce mois-ci une discussion au niveau technique sur la base d’un projet de déclaration de l’UE et de ses États membres sur le renforcement du cadre du droit international de la mer, selon le document du SEAE. Cet effort « fournirait un outil supplémentaire aux États membres pour renforcer l’efficacité des mesures coercitives, notamment en fournissant une base pour arraisonner les navires de la flotte fantôme », indique le document.

Le projet de déclaration propose « d’éventuels accords bilatéraux entre les États du pavillon et l’UE sur les embarquements préautorisés pour les inspections », écrit le SEAE dans le document.

L’objectif est de finaliser le projet de déclaration d’ici fin novembre et de l’adopter lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Une fois que la déclaration aura été soutenue par les États membres, la plus haute diplomate de l’UE, Kaja Kallas, « demandera l’autorisation du Conseil pour ouvrir des négociations sur des accords bilatéraux avec les États du pavillon identifiés », selon le document.

Les États membres de l’UE « font de plus en plus preuve d’un nouvel élan en faveur de mesures coercitives plus énergiques pour lutter contre la flotte fantôme », selon le document, qui prend l’exemple des soldats français qui, au début du mois, sont montés à bord d’un pétrolier, le Boracay, soupçonné de faire partie de la flotte fantôme russe, qui se trouvait au large des côtes danoises lorsque des drones non identifiés ont forcé la fermeture temporaire de plusieurs aéroports et qui était également ancré au large de l’ouest de la France pendant quelques jours.

L’UE « pourrait soutenir les États membres dans leurs efforts s’ils acceptaient de lui accorder le droit de négocier des accords en leur nom pour des embarquements préautorisés à des fins d’inspection », indique le document.

L’UE s’adresse déjà aux États du pavillon prioritaires et aux États côtiers qui fournissent ou permettent des services de soutien logistique et d’avitaillement à la flotte fantôme et, entre autres actions, elle « vise également à mobiliser ses différents outils pour fournir un soutien et des incitations aux États du pavillon afin qu’ils radient l’immatriculation des navires sanctionnés », selon le document du SEAE.

Le Panama, le plus grand registre maritime, « a accepté de radier les navires sanctionnés par l’UE et a récemment décidé de cesser d’enregistrer les navires de plus de 15 ans », indique le SEAE dans le document.

En termes de sanctions supplémentaires, l’UE « continuera à proposer des listes supplémentaires de navires et d’opérateurs de l’écosystème de la flotte fantôme tels que les assureurs et les registres de pavillon », indique le document, en s’appuyant sur les mesures déjà prises dans le cadre des sanctions actuelles.

Et « d’éventuelles mesures supplémentaires pourraient inclure la fourniture d’un soutien logistique aux navires de la flotte fantôme, comme le ravitaillement en pétrole », indique le document.

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