L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé vendredi soir la note de crédit de la France dans une mise à jour imprévue faisant état d’une incertitude « élevée » sur les finances publiques après que le gouvernement s’est engagé à suspendre la réforme des retraites.
« Malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026 au Parlement, l’incertitude sur les finances publiques de la France reste élevée », a déclaré S&P dans un communiqué en abaissant d’un cran la note souveraine de la France de AA-/A-1+ à A+/A-1. Les perspectives sont stables.
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a survécu jeudi à deux motions de censure au Parlement après s’être engagé à suspendre une loi impopulaire qui relevait l’âge de la retraite.
Le gel de la loi sur les retraites jusqu’à la prochaine élection présidentielle de 2027 constitue une concession importante pour le Parti socialiste. La réforme des retraites était considérée comme une réalisation phare du président français Emmanuel Macron.
« L’incertitude sur les finances publiques reste élevée à l’approche des élections présidentielles de 2027 », a indiqué S&P dans son communiqué. « Un exemple en est la décision du nouveau gouvernement de suspendre la réforme historique des retraites en France, initialement introduite dans la loi en 2023 », peut-on lire.
S&P prévoit que la croissance économique de la France sera de 0,7 % cette année et prévoit une « reprise modérée » en 2026.
« Les risques supplémentaires pesant sur nos prévisions de croissance sont considérables, notamment compte tenu de la possibilité d’une répercussion de la hausse des coûts d’emprunt publics sur le coût de financement du reste de l’économie française », a déclaré l’agence de notation.
« Même si, à notre avis, l’objectif de déficit budgétaire général de 5,4 % du PIB pour 2025 sera atteint, nous pensons qu’en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction du déficit budgétaire, la consolidation budgétaire sur notre horizon de prévision sera plus lente que prévu », a déclaré S&P.
« Nous prévoyons que la dette publique brute atteindra 121 pour cent du PIB en 2028, contre 112 pour cent du PIB à la fin de l’année dernière », a indiqué l’agence de notation.



