LONDRES — Le Parti communiste chinois a attaqué vendredi le gouvernement britannique après avoir retardé une décision concernant un projet controversé de « super ambassade » à Londres.
La Grande-Bretagne « supporterait toutes les conséquences » si le permis de construire pour l’ambassade chinoise de 20 000 mètres carrés – qui devrait être la plus grande ambassade d’Europe – près de la Tour de Londres, était refusé, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian.
Pékin a acheté le site de l’ambassade prévue pour 255 millions de livres sterling en 2018. Le secrétaire britannique aux Communautés, Steve Reed, doit prendre la décision finale d’approuver ou de rejeter la demande de construction, qui s’est révélée profondément controversée auprès des faucons chinois au parlement britannique.
D’importantes inquiétudes en matière de sécurité ont été soulevées concernant la proximité du site avec des câbles transportant les communications vers le quartier financier de la City de Londres, et le refus de Pékin de présenter des plans d’aménagement intérieur complets aux autorités britanniques.
La Grande-Bretagne a repoussé cette semaine la date limite pour une décision finale sur le bâtiment du 21 octobre au 10 décembre, suscitant « de graves inquiétudes et un fort mécontentement » de la part de Pékin.
Lin a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse en Chine que le pays avait fait preuve de « la plus grande sincérité et patience » lors des négociations sur le site, et a accusé la Grande-Bretagne de faire preuve de « mépris pour l’esprit contractuel, agissant de mauvaise foi et sans intégrité ».
Une décision devait initialement être prise le 9 septembre après que les ministres aient pris le contrôle de la demande du conseil de Tower Hamlets à Londres, ce qui en fait le deuxième retard du gouvernement britannique.
Ce retard intervient au cours d’une semaine particulièrement sensible pour les relations entre le Royaume-Uni et la Chine. Le Premier ministre Keir Starmer a subi des pressions suite à l’échec des poursuites engagées contre deux hommes accusés d’espionnage pour le compte de la Chine.
Lin a exigé que la Grande-Bretagne « remplisse immédiatement ses obligations et honore ses engagements… sinon la partie britannique en supportera toutes les conséquences ».



