Deux phrases suffisent parfois à provoquer un tourbillon médiatique. C’est exactement ce qu’a réussi une jeune Américaine en prétendant avoir poursuivi ses parents… pour être née sans son consentement.
Quand la naissance devient un litige

L’idée semble absurde : comment consentir à une naissance avant d’exister ? En France, la question a été abordée de façon très sérieuse dans l’affaire Perruche en 2000. Nicolas Perruche, né lourdement handicapé après que sa mère eut contracté une maladie grave durant sa grossesse, estimait que des manquements médicaux avaient empêché un avortement informé. La Cour de cassation avait alors reconnu son droit à réparation, avant que le législateur ne mette fin à cette possibilité via l’article L. 114-5 du Code de la santé publique : « Nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa naissance ».
Mais ailleurs dans le monde, les frontières juridiques ne sont pas identiques. En 2019, un jeune Indien revendiquant l’idéologie antinataliste avait attaqué ses parents sur ce motif, estimant qu’ils n’avaient aucun droit moral à lui imposer l’existence.
La tiktokeuse qui voulait… ne pas être née

Dernier épisode en date : Kass Theaz, créatrice de contenus sur TikTok, a affirmé avoir entamé une action judiciaire contre ses parents. Sa motivation, loin des considérations philosophiques indiennes, se voulait plus pragmatique : « J’ignorais que j’allais grandir et devoir travailler pour vivre ».
L’argument a laissé de nombreux internautes perplexes, surtout lorsqu’ils ont appris que la jeune femme avait… des enfants. À cela, elle a répondu qu’elle avait adopté, et qu’« aider » des enfants déjà nés n’était pas équivalent à en mettre au monde.
Un buzz construit sur un malentendu

En réalité, aucune procédure judiciaire n’existait. Kass Theaz l’a admis dans un entretien ultérieur : il s’agissait d’une blague. Selon elle, le caractère humoristique de la vidéo était évident, mais l’ampleur du buzz a révélé à quel point beaucoup réagissent sans vérifier les faits.
Des plaintes similaires, bien que rares, ont réellement été déposées dans certains pays. Elles soulèvent des débats éthiques et juridiques profonds sur la responsabilité parentale… avant même la naissance.
Entre provocation et question de fond
Si l’affaire Kass Theaz tient davantage de la satire que du droit, elle met malgré tout en lumière une interrogation plus large : celle des limites de la responsabilité parentale et de la capacité des réseaux sociaux à transformer un message ironique en débat planétaire.
@isatandstared Replying to @JCNCLP ♬ original sound – Kass Theaz



