In this photo released by South Korean President Office via Yonhap, South Korean President Yoon Suk Yeol speaks at the presidential residence in Seoul, South Korea, December.

Jean Delaunay

Un tribunal sud-coréen entame la procédure de destitution du président Yoon

Les députés de Séoul ont voté samedi la destitution du président après que celui-ci ait imposé une loi martiale de courte durée qui a plongé le pays dans le chaos politique.

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a entamé une procédure de destitution du président Yoon Suk-yeol après que les députés ont voté en faveur de l’éviction du dirigeant pour avoir imposé une loi martiale de courte durée et chaotique.

Le tribunal a six mois pour décider si Yoon doit être démis de ses fonctions ou réintégré.

Samedi, le parlement sud-coréen a voté la destitution de Yoon suite à sa décision d’appliquer la loi martiale plus tôt en décembre. Yoon a annoncé la loi martiale dans un discours télévisé choc, affirmant qu’il s’agissait d’un acte nécessaire pour lutter contre les « forces anti-étatiques ».

L’ordre a pris fin après que les députés sont entrés de force dans le parlement fermé de Séoul pour voter contre la décision.

Yoon et son parti, le Parti du pouvoir du peuple (PPP), sont depuis lors aux prises avec les conséquences politiques qui ont suivi, avec des centaines de milliers de manifestants affluant dans les rues de Séoul pour appeler à l’arrestation de Yoon.

Lundi, le président du PPP, Han Dong-hun, a annoncé sa démission, affirmant que si la loi martiale n’avait pas été levée, « un incident sanglant aurait pu éclater ce matin-là entre les citoyens qui seraient descendus dans la rue et nos jeunes soldats ».

« Je m’excuse sincèrement auprès de toutes les personnes qui souffrent de cette situation d’urgence », a déclaré Han.

Quelle est la prochaine étape ?

Même si les audiences publiques du procès de Yoon pourraient prendre des mois, le tribunal est sous pression pour décider rapidement et mettre fin à l’instabilité politique dans le pays.

Le maintien de la destitution de Yoon nécessite le soutien d’au moins six juges sur neuf, mais le tribunal ne compte actuellement que six juges, dont trois ont récemment pris leur retraite et n’ont pas encore été remplacés.

Cela signifie que le tribunal devra se prononcer à l’unanimité en faveur de la destitution de Yoon pour mettre officiellement fin à sa présidence.

Entre-temps, le Premier ministre Han Duck-soo assumera les fonctions de leader du pays. Lui et d’autres responsables gouvernementaux ont cherché à rassurer les alliés et les marchés après que le coup de Yoon ait paralysé la politique du pays.

La destitution de Yoon a créé un profond fossé entre les différentes factions de son parti PPP, les loyalistes de Yoon s’affrontant avec ceux qui s’opposaient à son coup de loi martiale.

Le parti a adopté la position officielle d’opposition à la destitution de Yoon, mais on estime qu’au cours du week-end, au moins 12 députés du PPP ont voté en faveur de la destitution de Yoon.

Les partis d’opposition ont accusé Yoon d’acte de rébellion, arguant que le président sud-coréen ne devrait déclarer la loi martiale qu’en temps de guerre ou dans une situation d’urgence similaire.

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