Un simple geste, presque anodin, pourrait faire toute la différence entre la vie et la mort en cas d’incendie. Dormir la porte fermée n’est pas une manie d’obsessionnel : c’est un réflexe de survie.
Une barrière face aux flammes
Fermer les portes de son logement avant de se coucher devrait être une habitude aussi automatique que celle d’éteindre la lumière. Ce geste, aussi banal qu’il puisse paraître, pourrait ralentir considérablement la propagation des flammes et des fumées toxiques dans un logement en feu. Car une porte close agit comme une barrière physique contre les principaux vecteurs de mortalité lors d’un incendie : la chaleur, la fumée, et surtout le monoxyde de carbone.
Des campagnes de prévention incendie insistent désormais sur ce point précis : dormir porte fermée peut sauver des vies. C’est un rappel simple, mais encore trop peu intégré dans les habitudes domestiques.
Des incendies plus rapides qu’avant
Ce qui rend ce geste encore plus crucial aujourd’hui, c’est l’évolution des matériaux et de l’architecture des logements modernes. Il y a quelques décennies, les habitants disposaient en moyenne de 17 minutes pour évacuer un domicile en feu. Ce délai est désormais réduit à moins de 3 minutes.
Pourquoi ? Parce que les meubles et objets du quotidien sont aujourd’hui largement composés de plastiques et de matériaux synthétiques, hautement inflammables. Ajoutez à cela les espaces ouverts qui caractérisent bon nombre de constructions contemporaines, et vous obtenez un environnement où le feu se propage à une vitesse fulgurante.
Dans ce contexte, chaque seconde gagnée est précieuse. Fermer la porte d’une chambre permettrait de ralentir la progression du feu, donnant aux occupants le temps crucial pour réagir, alerter et évacuer.
Une idée reçue qui persiste
Malgré ces données, une grande partie de la population continue de dormir porte ouverte, pensant à tort que cela faciliterait leur sortie en cas d’urgence. Cette idée, bien que répandue, est contre-productive. Car si le feu se déclare dans une autre pièce, une porte ouverte facilite sa progression, transformant rapidement une chambre en piège mortel.
Des études menées auprès de la population américaine montrent qu’environ 60 % des personnes dorment encore la porte ouverte. Seuls 29 % affirment la fermer systématiquement. Le décalage entre la perception du risque et la réalité physique du feu illustre bien la nécessité d’une information plus ciblée et répétée.
Le message est simple : dans un incendie, ce n’est pas la rapidité de votre fuite qui vous sauvera, mais le temps que vous gagnerez avant d’avoir à fuir. Et ce temps-là, une porte fermée peut vous l’offrir.
Un geste. Un réflexe. Une protection. Fermer la porte de sa chambre avant de dormir, c’est transformer un détail du quotidien en rempart contre l’irréversible.



