French Prime Minister François Bayrou arrives to deliver his general policy speech, Tuesday 14 January 2025, at the National Assembly in Paris

Jean Delaunay

Vérification des faits: le système de pensions français coûte-t-il 55 milliards d’euros par an?

La Cour des auditeurs française a contredit les réclamations antérieures du Premier ministre François Bayrou sur les frais de retraite du pays.

Le Premier ministre François Bayrou a choqué la France lorsqu’il a déclaré en janvier que le régime de retraite du pays hémorragaude des milliards.

Dans le cadre de sa déclaration de politique gouvernementale, dans laquelle il a décrit ses priorités au Parlement français, Bayrou a déclaré que les pensions coûtaient 55 milliards d’euros par an et que la réforme controversée des pensions de 2023 aurait besoin d’un autre look.

Il a chargé la Cour des comptes de la France, ou la cour des auditeurs, de réaliser un rapport flash sur les coffres du pays afin de fournir des faits et des chiffres objectifs pour tout changement futur du système de pensions.

Le tribunal a publié son rapport le 20 février, révélant que le déficit des pensions se situe à quelque 15 milliards d’euros d’ici 2035, puis environ 30 milliards d’euros deux ans plus tard.

Ce n’est pas tout à fait le 55 milliards d’euros que Bayrou a suggéré, mais toujours un trou terrible dans les finances du pays.

Comme les choses se tiennent actuellement, le déficit se stabilisera à environ 5 milliards d’euros pour les cinq prochaines années, grâce aux effets de la réforme des pensions de 2023, mais ce ne sera pas suffisant: les choses commenceront rapidement à empirer à partir de là, selon de là la cour.

Il a déclaré que les perspectives financières projetées en 2045 de la France pour les pensions sont « inquiétantes » et que deux régimes en particulier sont le problème: le régime de retraite général et celui des autorités locales et des employés de l’hôpital.

« Ni plus la productivité du travail par habitant plus élevée que supposée (1% par an au lieu de 0,7%), ni la réduction éventuelle du taux de chômage à 5% (au lieu de 7%) ne réduirait considérablement les efforts nécessaires pour revenir à l’équilibre », le tale a déclaré le tribunal.

La dette causée par ces deux régimes aurait atteint 470 milliards d’euros d’ici 2045, selon le tribunal, qui irait à l’encontre du principe des régimes de retraite à la rémunération – où les pensions sont payées par la main-d’œuvre actuelle à un moment donné donné, .

Il a cependant mis en évidence certains points positifs: il a déclaré que les pensions continueraient de croître au cours de cette période, et non de la prise en compte de l’inflation, et que les retraités français seraient en meilleure position que ceux des autres pays de l’OCDE.

« De plus, la durée d’une personne à la retraite ne diminuerait pas par rapport à la situation actuelle malgré l’augmentation de l’âge de la retraite liée à l’application de la réforme de 2023 », a déclaré le tribunal. « L’âge de la retraite ultérieure serait compensé par une augmentation équivalente de l’espérance de vie. »

Il a également déclaré que les travailleurs indépendants ne seraient pas affectés négativement et que les régimes de retraite supplémentaires devraient également augmenter.

Tout en fournissant les résultats du rapport, le premier président du tribunal, Pierre Moscovici, a déclaré que ses objectifs n’étaient pas de fournir des recommandations sur ce que le gouvernement devrait faire ensuite, mais plutôt parvenant à des conclusions claires sur le système de retraite.

Néanmoins, la réforme des pensions, qui a fait passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, reste gravement impopulaire en France. L’évaluation de la Cour des auditeurs, qui suggère qu’elle ne va pas assez loin pour réparer le déficit global de 6,1% de la France à la fin de 2024, est un coup aux appels pour s’en débarrasser.

Une vue devant le siège des auditeurs de la Cour française à Paris, le 23 octobre 2014.
Une vue devant le siège des auditeurs de la Cour française à Paris, le 23 octobre 2014.

La réforme des pensions a été introduite sous le gouvernement d’Élisabeth Borné et adoptée en mars 2023, après que l’ancien Premier ministre a utilisé un outil constitutionnel controversé connu sous le nom d’article 49.3 pour forcer son plan budgétaire par le Parlement sans donner un vote aux députés.

Le simple dépôt du projet de loi a déclenché une série de manifestations énormes et parfois violentes dans toute la France, entraînant une perturbation généralisée des services publics et de multiples votes sans confiance contre Borne, qu’elle a survécu.

Ce fut une histoire similaire pour Bayrou depuis qu’il a pris ses fonctions en décembre, son démarrage difficile, principalement causé par l’état alarmant des finances de la France.

Le Premier ministre a récemment survécu à son troisième vote sans confiance en moins d’un mois, après avoir lui-même utilisé Artice 49.3 pour ramener son budget en 2025.

Survivre au vote signifie l’adoption automatique du plan budgétaire, qui vise à réduire 30 milliards d’euros d’œil et à augmenter les impôts de 20 milliards d’euros pour limiter le déficit de la France à 5,4% du PIB cette année.

Bayrou a précédemment signalé son intention de rouvrir le débat sur la réforme controversée des pensions afin de gagner le soutien des députés socialistes, dont il avait besoin pour repousser les votes sans confiance.

Il a dit que toutes les options sont sur la table, y compris la modification de l’âge de la retraite, à condition qu’ils ne nuisent pas encore aux finances du système de retraite.

La France a été dans un état de paralysie politique après que le président Emmanuel Macron a dissous la Chambre basse du Parlement après la perte de son parti aux élections européennes en juin 2024.

Le vote d’été s’est terminé par un Parlement suspendu divisé en trois blocs sans majorité absolue, ce qui a rapidement conduit à l’effondrement du gouvernement sous le prédécesseur de Bayrou, Michel Barnier, qui est devenu le Premier ministre le plus court de la France.

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