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Jean Delaunay

Une loi controversée autorisant les militants anti-avortement à accéder aux cliniques arrive au Sénat italien

La législation très controversée, introduite par les Frères au pouvoir en Italie, a été condamnée par les critiques comme un coup porté aux droits des femmes.

Des manifestations ont éclaté à Rome après que la chambre basse du parlement italien a adopté une nouvelle loi autorisant les militants anti-avortement à accéder aux cliniques d’avortement.

La mesure, adoptée par le parti d’extrême droite des Frères d’Italie de Meloni, fait partie d’un ensemble d’initiatives financées par le fonds de relance post-Covid de l’Union européenne et est censée être une tentative « d’impliquer des organisations à but non lucratif ayant une expérience dans le soutien à la maternité ». dans les cliniques de planification familiale ».

L’amendement a été approuvé par la chambre basse jeudi dernier par une marge de 140 voix contre 91, et sera voté par le Sénat italien.

La Première ministre Giorgia Meloni affirme que cette mesure fournira aux femmes des informations sur l’aide financière et les dispositifs sociaux dont elles disposent. Son parti a insisté sur le fait que l’amendement ne constitue pas un changement, mais clarifie simplement certains aspects de la loi qui légalisait à l’origine l’avortement.

Les critiques ont vivement critiqué l’amendement, affirmant qu’il permettra aux militants anti-avortement d’intimider plus facilement les femmes qui envisagent d’avorter.

L’avortement a été légalisé jusqu’à 90 jours de grossesse en 1978 en vertu de ce que l’on appelle la « loi 194 ». En Italie, les femmes qui avortent doivent obtenir un certificat d’une autorité sanitaire, y compris d’une clinique de planning familial, expliquant pourquoi leur grossesse présente un risque pour la santé.

Tumulte

Les politiciens de toute l’Europe en faveur du droit à l’avortement ont critiqué cette législation. Le principal candidat du Parti Socialiste européen aux élections européennes, Nicolas Schmidt, a écrit sur X que la proposition est « une gifle au droit fondamental d’accéder à un avortement sécurisé ».

Francesco Boccia, du Parti démocrate d’opposition italien, a publié sur Facebook que les Frères d’Italie « jouaient avec les droits et la liberté des femmes ».

La ministre espagnole de l’Égalité, Ana Redondo, s’est également prononcée, qualifiant la proposition de « harcèlement organisé des femmes » et qu’elle portait atteinte à « un droit reconnu par la loi ».

Le parti de Meloni affirme qu’il ne veut pas abroger la loi italienne sur l’avortement, mais plutôt permettre « la collaboration de groupes appropriés et d’associations bénévoles afin d’aider à surmonter les raisons pour lesquelles une femme pourrait décider d’interrompre sa grossesse ».

Pro Vita, la plus grande organisation italienne anti-avortement, a déclaré aux médias italiens qu’elle n’avait pas l’intention de s’implanter dans des cliniques d’avortement, mais qu’elle espérait néanmoins que ces cliniques « reviendraient à leur fonction initiale, à savoir aider les femmes à trouver des alternatives concrètes à l’avortement ».

Polarisation et interdiction

L’amendement suit une tendance générale selon laquelle l’accès à l’avortement est devenu de plus en plus compliqué en Italie.

Les médecins de ce pays historiquement catholique peuvent refuser d’effectuer l’intervention pour des raisons morales ou religieuses. Selon les chiffres publiés par le ministère italien de la Santé en 2021, plus de 60 % des gynécologues du pays refusent de pratiquer un avortement.

Plusieurs régions du pays, comme les régions des Marches et de l’Ombri dirigées par les Frères d’Italie, ont également restreint l’accès à la pilule abortive.

La politique italienne contraste avec celle d’autres pays européens comme la France, où les législateurs ont voté en mars pour faire de l’avortement un droit constitutionnel.

Pourtant, de nombreux partis paneuropéens d’extrême droite, comme les Conservateurs européens, ont appelé à des restrictions du droit à l’avortement. D’autres partis, comme le Parti populaire européen, sont divisés sur la question, même s’ils s’accordent largement sur le fait que l’avortement devrait être légal.

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