Avant la grande réouverture, voici un retour sur tous les travaux réalisés au cours des cinq années écoulées depuis qu’un incendie a dévasté la cathédrale Notre-Dame.
Cinq ans après qu’un incendie a ravagé l’un des édifices religieux les plus célèbres du monde, la cathédrale Notre-Dame de Paris s’apprête à rouvrir complètement à l’issue des travaux de reconstruction.
La cérémonie de réouverture est fixée au samedi 7 décembre. Accueillie par le président français Emmanuel Macron, une cinquantaine de chefs d’État nationaux seront également présents, ainsi que le président élu américain Donald Trump.
Après la réouverture officielle, la célèbre cathédrale de Paris sera à nouveau ouverte au public. Ce fut un long voyage pour Notre-Dame, depuis que les images de son incendie ont été gravées dans l’esprit des francophiles du monde entier le 15 avril 2019.
Voici une chronologie des travaux de reconstruction (et un peu d’histoire) :
1163 – Début des travaux
Au XIIe siècle, l’évêque de Paris, Maurice de Sully, décida que la ville avait besoin d’une cathédrale plus grande pour répondre aux besoins de la capitale en pleine croissance. Les travaux ont commencé en 1163 et ont été largement considérés comme terminés en 1260, bien qu’ils aient été régulièrement mis à jour depuis lors.
Depuis son achèvement, Notre-Dame est considérée comme un exemple définitif de l’architecture gothique française. L’église a été le théâtre de moments emblématiques de l’histoire, à la fois réels (le couronnement de Napoléon) et fictifs (Le Bossu de Notre-Dame de Victor Hugo).
15 avril 2019 – L’incendie
Les incendies ont longtemps été une préoccupation pour les personnes qui s’occupaient de Notre-Dame. L’érosion avait rendu de nombreuses charpentes trop sensibles et des travaux de rénovation de plusieurs millions d’euros étaient en cours sur la flèche principale.
Le 15 avril, peu après 18 heures, un incendie s’est déclaré dans le grenier. En raison de problèmes avec le système d’alarme incendie, celui-ci n’a été découvert que bien trop tard et les pompiers n’ont pas été immédiatement informés, ce qui a permis au feu de se propager au toit et à la flèche.
Les pompiers sont arrivés sur les lieux dans les 10 minutes suivant leur notification et ont commencé à combattre l’incendie de l’intérieur – une position plus risquée pour les individus mais jugée nécessaire car les gouttes d’eau venant du haut pourraient endommager davantage le bâtiment.
L’une des images les plus obsédantes de l’incendie était celle de la flèche tombant alors qu’elle était engloutie par les flammes. Cela était en partie dû au fait que les pompiers avaient donné la priorité aux deux tours. S’ils avaient été endommagés au point de faire tomber les lourdes cloches, les dégâts qui en auraient résulté auraient pu détruire l’ensemble du bâtiment.
L’incendie s’est poursuivi jusqu’au lendemain matin, date à laquelle Macron avait déjà promis qu’il verrait la reconstruction de la cathédrale emblématique de Paris.
25 avril 2019 – Rentrée sécurisée
Les enquêteurs sont entrés pour la première fois dans Notre-Dame 10 jours après l’incendie. À cette époque, une enquête formelle était déjà en cours sur les causes de l’incendie.
Dès le lendemain de l’incendie, les procureurs ont confirmé qu’il n’y avait aucune preuve que quelqu’un ait délibérément déclenché l’incendie. L’entreprise de construction Le Bras Frères, chargée de la restauration de la flèche avant l’incendie, a toutefois confirmé que certains ouvriers avaient fumé en travaillant sur l’échafaudage mais que l’incendie n’était pas dû à un mégot de cigarette.
15 juillet 2019 – Première messe après l’incendie
Deux mois après la dévastation, Michel Aupetit, alors archevêque de Paris, a célébré la première messe à l’intérieur des murs de la cathédrale.
Organisée à l’occasion de l’anniversaire de la consécration de la cathédrale comme lieu de prière, une trentaine de personnes étaient présentes dans la chapelle de la Vierge, l’une des petites chapelles du bâtiment épargnée par l’incendie.
Le lendemain, le 16 juillet, le Parlement français a approuvé une loi régissant la restauration de la flèche et a reconnu le statut du bâtiment au patrimoine mondial de l’UNESCO.
30 mai 2020 – Réouverture du parvis
Après un an de travaux, le parvis où l’on s’était rassemblé pendant des siècles pour admirer la cathédrale a rouvert ses portes. Suite à l’incendie, plusieurs opérations de nettoyage en profondeur ont eu lieu pour éliminer les poussières de plomb toxiques.
La réouverture avait été légèrement retardée par l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les travailleurs au cours des mois précédents.
Août 2021 – Fin des mesures de sécurité
Après plus de deux ans de mesures de nettoyage et de sécurité, les travaux de reconstruction de la flèche, du toit, de la voûte et de la nef détruits ont pu commencer.
Le mois d’août a marqué la fin d’un long processus coûtant 165 millions d’euros pour sécuriser la cathédrale, garantir qu’il n’y aura plus de dommages au bâtiment et créer une position à partir de laquelle elle pourrait ensuite être restaurée.
Ces travaux comprenaient la décontamination au plomb, la fortification des pignons pour protéger trois grandes rosaces, la fortification des piliers endommagés de la nef, le renforcement des arcs-boutants, l’enveloppement et la protection des gargouilles et l’enlèvement des échafaudages brûlés qui entouraient auparavant la flèche.
18 août 2022 – Décès de Jean-Louis Georgelin
Le général d’armée français Jean-Louis Georgelin, qui a été chef d’état-major des armées de 2006 à 2010, a été nommé représentant spécial chargé de superviser la reconstruction de Notre-Dame en 2020.
Georgelin est décédé à l’âge de 74 ans, en tombant d’une montagne lors d’une randonnée alpine. A sa place, le fonctionnaire Philippe Jost a été désigné pour superviser les travaux.
3 septembre 2022 – Restauration des vitraux
Les vitraux, vieux de 170 ans, ont résisté à la chaleur de l’incendie, mais ont été souillés par la fumée et la poussière excessives qu’ils dégageaient. Huit verriers furent chargés de restaurer les 39 hautes fenêtres de la nef de la cathédrale.
16 décembre 2023 – Une nouvelle flèche et un coq d’or
Un coq d’or, longtemps considéré comme emblème national de la France, a réussi à survivre à l’incendie bien qu’il ait été placé au sommet de la flèche détruite. Malgré cela, un nouveau fut créé et transporté au sommet de la flèche nouvellement reconstruite.
Plus tôt dans la semaine, le 8 décembre, Macron a visité la cathédrale alors que la nouvelle flèche émergeait. Le nouvel archevêque de Paris Laurent Ulrich a béni le coq alors qu’il était élevé dans sa nouvelle demeure au sommet de Notre-Dame.
12 février 2024 – L’échafaudage Spire tombe
Avec son nouveau coq d’or en place, quelques mois plus tard, l’échafaudage pourrait s’effondrer pour révéler l’intégralité de la nouvelle flèche. L’un des plus grands symboles de la destruction causée par l’incendie avait été rectifié.
8 mars 2024 – La toiture est terminée
Après d’énormes travaux, qui ont vu l’abattage de 12 000 chênes, la toiture a été achevée. La charpente du chœur a d’abord été montée et achevée en janvier, avant que la toiture de la nef ne soit finalement refaite.
12 septembre 2024 – Retour des cloches
Retirées des tours lors de la reconstruction, les cloches qui auraient pu voir l’ensemble du bâtiment s’effondrer ont finalement été restituées en septembre.
Un convoi de camions transportant huit cloches restaurées – dont la plus lourde pèse plus de 3 500 kg – s’est arrêté dans l’immense chantier entourant le monument.
7 décembre 2024 – La grande réouverture
Une fois les finitions intérieures terminées, Macron a effectué ses dernières visites avant la grande réouverture ce week-end.
Les temps forts seront la réouverture ritualisée des portes massives de la cathédrale, le réveil de son orgue tonitruant et la célébration de la première messe. Pour la France comme pour l’Église catholique, les cérémonies télévisées et scénarisées seront l’occasion d’afficher leur volonté. résilience et influence mondiale.
Lors de la première partie de la renaissance de Notre-Dame samedi soir, Mgr Laurent Ulrich conduira plus de 1 500 invités à un service de réouverture. La deuxième partie, le dimanche, est une messe inaugurale, avec des rites spéciaux pour consacrer le maître-autel.
Ulrich rouvrira d’abord les grandes portes de Notre-Dame – en les frappant avec sa crosse ou son bâton d’évêque. En réponse aux coups aux portes de l’archevêque, la cathédrale éclatera en chants, ses chœurs remplissant à nouveau les espaces caverneux. Ce va-et-vient se produira trois fois. Les portes s’ouvriront ensuite pour que les invités puissent passer devant leurs sculptures de personnages bibliques.
La voix du grand orgue de Notre-Dame n’a pas été entendue en public depuis que l’incendie a recouvert près de 8 000 tuyaux de poussières toxiques libérées lorsque la toiture en plomb a brûlé.