Un océan gigantesque découvert à 700 km sous la surface terrestre

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Un océan gigantesque découvert à 700 km sous la surface terrestre : une révélation qui fascine

Imaginez un instant un océan trois fois plus vaste que l’ensemble de nos mers et océans réunis. Non pas à la surface de la Terre, mais enfoui à plus de 700 kilomètres de profondeur, dans les couches du manteau terrestre. Ce n’est pas le fruit d’une fiction scientifique, mais bien celui d’une découverte majeure qui bouleverse notre compréhension de l’origine de l’eau sur notre planète.

Une hydrosphère cachée au cœur du manteau terrestre

Une hydrosphère cachée au cœur du manteau terrestre

Depuis des décennies, une question persistante anime la communauté scientifique : d’où provient l’eau de la Terre ? Si certains avancent la théorie des impacts de comètes, d’autres suggèrent une origine plus interne. C’est dans ce contexte qu’une équipe de chercheurs a mis au jour un gigantesque réservoir d’eau situé dans la zone de transition du manteau, prisonnier d’un minéral nommé ringwoodite.

Ce « super-océan souterrain » contiendrait un volume d’eau trois fois supérieur à celui de tous les océans en surface réunis. Un chiffre vertigineux, qui rebat profondément les cartes du cycle hydrologique terrestre.

La science derrière cette découverte

Pour localiser cette masse d’eau enfouie, les chercheurs ont utilisé environ 2000 sismographes répartis sur le territoire des États-Unis. Ils ont analysé la manière dont les ondes sismiques de plus de 500 tremblements de terre traversaient les différentes couches internes de la Terre. Les zones contenant de l’eau ralentissent ces ondes de manière spécifique, permettant aux scientifiques de détecter indirectement la présence de cette eau enfouie.

Selon Steven Jacobsen, géophysicien à l’Université Northwestern dans l’Illinois, cette découverte constitue « la première preuve tangible que l’eau de la Terre pourrait venir de son intérieur ». Une hypothèse qui permettrait aussi d’expliquer la stabilité relative du volume des océans au fil des millions d’années.

Une redéfinition du cycle de l’eau

Jusqu’à présent, le cycle de l’eau était principalement pensé comme un va-et-vient entre les océans, l’atmosphère et la croûte terrestre. L’identification d’une réserve profonde dans le manteau terrestre change fondamentalement cette vision.

L’eau contenue dans la ringwoodite, un minéral qui ne se forme que dans des conditions extrêmes de pression et de température, se diffuse sous forme de fluides à travers les grains de roche, comme de la sueur à travers une peau minérale. Ce processus lent mais constant permettrait à l’eau de remonter progressivement vers la surface, notamment par l’intermédiaire des éruptions volcaniques.

Jacobsen va plus loin : « sans ce réservoir interne, une grande partie de l’eau se retrouverait à la surface, submergeant les continents. » Une image qui illustre à quel point ce mécanisme de régulation naturel est essentiel à l’équilibre des terres émergées.

Une exploration à approfondir

Si cette découverte ouvre une voie fascinante, elle ne constitue qu’un point de départ. Les scientifiques souhaitent désormais étendre leurs recherches à d’autres régions du globe, en collectant davantage de données sismiques pour confirmer l’universalité de ce phénomène.

Le manteau terrestre pourrait-il jouer le rôle d’un tampon hydrologique global ? Les prochaines années devraient apporter des éléments de réponse, susceptibles de révolutionner notre compréhension de la géodynamique terrestre et de l’origine de l’eau.

Ce que cette recherche met en lumière, c’est qu’il reste encore d’immenses territoires inconnus sous nos pieds, porteurs de secrets fondamentaux sur la formation et l’évolution de notre planète. Et que parfois, les clés de notre avenir climatique pourraient bien être enfouies à des centaines de kilomètres sous la surface.

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