Un nouveau virus qui est le Langya henipavirus a été découvert en Chine

Bastien

Un nouveau virus, le Langya henipavirus, découvert en Chine

Une étude épidémiologique récente a mis en lumière l’émergence d’un nouveau virus en Chine orientale, le Langya henipavirus. Encore peu connu, ce pathogène semble résulter d’un phénomène de transmission zoonotique, sans pour l’heure provoquer d’inquiétude majeure chez les experts.

Un agent pathogène issu de la faune sauvage

Les autorités sanitaires taïwanaises ont signalé le 7 août l’identification d’un nouveau virus, baptisé Langya henipavirus (LayV), dans les provinces chinoises du Shandong et du Henan. Ce signalement repose sur une étude conjointe menée entre 2018 et 2021 par des chercheurs chinois, singapouriens et australiens, et publiée dans le New England Journal of Medicine.

Le Langya henipavirus, appartenant à la famille des henipavirus, est un virus d’origine animale, identifié dans le cadre d’une surveillance des zoonoses – ces maladies infectieuses transmissibles de l’animal à l’homme.

Des cas isolés, sans transmission interhumaine

Sur les 35 patients identifiés, tous présentaient une fièvre persistante, et une majorité souffrait de fatigue, toux, perte d’appétit et d’une diminution des globules blancs. Un tiers des patients présentaient également des troubles hépatiques, des douleurs musculaires et des troubles gastro-intestinaux.

Notons que aucun décès n’a été enregistré à ce stade, et que les patients semblaient ne pas avoir eu de contacts directs entre eux, ce qui écarte pour l’instant l’hypothèse d’une transmission interhumaine. Le caractère sporadique de ces cas suggère une infection issue d’un vecteur animal.

La musaraigne, principal suspect de la transmission

L’étude désigne la musaraigne comme l’un des réservoirs animaux probables du LayV. Des tests menés sur 25 espèces animales révèlent que 27 % des musaraignes testées portaient le virus, contre seulement 2 % des chèvres et 5 % des chiens.

Cette observation conforte l’idée d’une transmission environnementale indirecte, par contact ou proximité avec des animaux infectés, dans un contexte rural. La majorité des patients identifiés étaient des agriculteurs, souvent en lien étroit avec la faune locale.

Une vigilance scientifique, mais pas d’alerte immédiate

Les autorités sanitaires se veulent rassurantes. Le professeur François Balloux de l’University College de Londres souligne que le Langya henipavirus ne montre aucun signe de propagation rapide, ni de dangerosité équivalente à des pathogènes comme le SARS-CoV-2.

De même, pour Yannick Simonin, virologue à l’université de Montpellier, la situation ne présente aucune urgence sanitaire. Il évoque un virus probablement en circulation depuis plusieurs années, mais dont la détection récente témoigne de l’efficacité accrue des systèmes de surveillance mis en place depuis la pandémie de Covid-19.

Une surveillance renforcée, sans panique

Ce cas rappelle que plus de 60 % des maladies infectieuses humaines sont d’origine animale, et que de nouveaux agents pathogènes émergent régulièrement, sans nécessairement provoquer de crises sanitaires majeures. Les centres de contrôle des maladies taïwanais ont d’ores et déjà annoncé le développement de protocoles de test standardisés, afin de mieux identifier le LayV et prévenir toute propagation.

En somme, si la découverte du Langya henipavirus illustre la nécessité d’une vigilance constante vis-à-vis des zoonoses, aucune alerte sanitaire n’est justifiée à ce jour. Le principal enjeu reste désormais l’approfondissement des recherches épidémiologiques et virologiques, pour mieux comprendre le comportement de ce nouvel agent infectieux dans son environnement naturel et face à l’humain.

Laisser un commentaire

trois × 1 =