French President Emmanuel Macron and Chinese President Xi Jinping enjoy a drink in a restaurant, Tuesday, May 7, 2024 at the Tourmalet pass, in the Pyrenees mountains.

Milos Schmidt

Relations UE-Chine : les défis économiques restent à résoudre

Aucun accord majeur n’a débouché sur la visite européenne du président chinois Xi Jinping, malgré les efforts déployés pour trouver un terrain d’entente sur un certain nombre de sujets.

Avant la visite du président chinois en Serbie et en Hongrie, dernière étape de sa visite européenne, Xi Jinping a été emmené par le président français Emmanuel Macron dans les montagnes des Pyrénées.

Macron a reçu Xi mardi avec un déjeuner près du lieu de naissance de sa grand-mère maternelle lors de ce qui était un engagement plus personnel après les discussions formelles de lundi à Paris.

Ces négociations, auxquelles a également participé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se sont fortement concentrées sur les différends commerciaux, en particulier sur la question des importations de produits chinois en Europe.

L’énigme commerciale

La Commission européenne a lancé l’année dernière une enquête sur l’abondance de technologies vertes chinoises dans l’UE, qui, selon les critiques, nuit aux concurrents européens.

Les fabricants chinois parviennent à maintenir leurs coûts artificiellement bas car ils sont soutenus par des subventions publiques.

Après les discussions de lundi, von der Leyen a déclaré que l’Union européenne « ne peut pas absorber une surproduction massive de produits industriels chinois qui inonde son marché. L’Europe n’hésitera pas à prendre les décisions difficiles nécessaires pour protéger son marché ».

Soutenir l’industrie française

Le président Macron a soutenu la position de la Commission contre le commerce dit déloyal, mais il reste prudent quant aux mesures de représailles.

La France compte un certain nombre d’industries qui dépendent des acheteurs chinois, notamment le secteur du brandy et les fabricants de cosmétiques.

A l’issue des discussions de lundi, Emmanuel Macron a remercié le président chinois Xi Jinping pour ce qu’il a qualifié de « son attitude ouverte » concernant une enquête antidumping sur le brandy français.

La Chine a ouvert une enquête sur le cognac importé de l’UE en janvier. Il semble désormais que la Chine n’imposera pas de taxes ou de droits de douane sur la boisson tant que l’enquête ne sera pas terminée.

Accords sur les contrats commerciaux

Xi Jinping a également qualifié de « fructueuses » les premières rencontres avec les dirigeants européens.

Les entreprises françaises et chinoises ont signé de nombreux accords, mais aucun accord majeur n’a été conclu.

Les contrats incluent une offre pour la société française Alstom de construire de nouvelles lignes de métro à Pékin et Wuhan – et l’entreprise contribuera également à l’infrastructure du métro de la ville chinoise de Hefei.

Même si Macron a évoqué la nécessité de protéger les intérêts de l’Europe, la France reste désireuse d’accueillir des usines chinoises de véhicules électriques.

« La France accueille tous les projets industriels. BYD et l’industrie automobile chinoise sont les bienvenus en France », a déclaré lundi le ministre des Finances Bruno Le Maire lors d’une réunion avec les dirigeants du secteur automobile.

Voisins pro-russes

L’itinéraire européen de Xi se poursuit désormais avec des visites en Serbie et en Hongrie, deux pays qui reçoivent d’importants investissements chinois.

En choisissant de visiter des pays favorables à Moscou, Xi montre sa capacité à courtiser les acteurs des deux côtés de la barrière.

La Chine a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, même si elle s’est abstenue d’offrir un soutien militaire manifeste.

Il existe cependant des inquiétudes quant au fait que les entreprises chinoises continuent de vendre à la Russie des articles « à double usage » pouvant être utilisés pour fabriquer du matériel militaire.

La Serbie et la Hongrie jouent un rôle important dans l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », visant à étendre son influence mondiale.

Lors de la prochaine étape de son voyage, Xi discutera des progrès réalisés sur une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Budapest et Belgrade.

Cela permettra au port chinois du Pirée, en Grèce, de devenir un point d’entrée pour les marchandises chinoises voyageant vers l’Europe centrale et orientale.

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