Why does France hold the record for accidents in the workplace?

Jean Delaunay

Pourquoi la France détient-elle le record d’accidents du travail ?

Le groupe de défense « Stop à la mort au travail », qui fait campagne en faveur des victimes et de leurs familles endeuillées, pourrait avoir la réponse.

À Saint-Colomban, une petite communauté à l’extérieur de la ville de Nantes dans le nord-ouest de la France, Pierrick Duchêne, le mari de Claudine, a été tragiquement écrasé à mort par une machine alors qu’il travaillait seul.

C’était censé être le début de ses vacances de Noël, mais il a reçu un appel de dernière minute pour venir travailler et effectuer la maintenance d’une machine. Il n’est jamais rentré chez lui. Claudine a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Witness : « Mourir au travail en France ne devrait pas arriver. Pourtant, il y a deux décès par jour. »

L’intérieur d’un silo à sucre et les cordes utilisées pour faire descendre les ouvriers dans le puits.
L’intérieur d’un silo à sucre et les cordes utilisées pour faire descendre les ouvriers dans le puits.

Matthieu Lépine, professeur d’histoire-géographie, analyse depuis cinq ans le taux élevé de mortalité professionnelle en France. A travers son compte « X », il fait régulièrement la lumière sur les accidents du travail. « Nous avons de moins en moins d’inspecteurs du travail. Aujourd’hui, un inspecteur du travail est responsable de plus de 10 000 salariés », a déclaré Matthieu à L’Observatoire de l’Europe.

Rémy Bellois est l’un de ces inspecteurs du travail qui réside à Auchy les Mines, près de Lille. Sa mission est de visiter les magasins, les chantiers et diverses entreprises pour s’assurer qu’ils respectent les règles de sécurité. Il a déclaré à L’Observatoire de l’Europe qu’il estime que « les sanctions sont relativement légères et qu’une amende de seulement 10 000 euros par accident n’est pas très dissuasive ».

Des membres du collectif « Stop à la mort au travail » lors d'une de leurs manifestations pacifiques.
Des membres du collectif « Stop à la mort au travail » lors d’une de leurs manifestations pacifiques.

Frédéric Soulier, originaire de Metz dans la région Grand Est du nord-est de la France, ne le sait que trop bien. En 2012, alors qu’il travaillait comme cordiste dans un silo à sucre, il a survécu à un accident dans lequel deux de ses collègues ont perdu la vie. « Des cas comme celui-ci doivent être résolus rapidement. Les gens travaillent généralement pour gagner leur vie, et non pour risquer leur vie en le faisant », a-t-il déclaré.

De nombreuses victimes et leurs familles affirment que les protocoles forcés, les sanctions insuffisantes et le manque d’inspections alimentent le problème. Certains d’entre eux ont formé le collectif « Stop à la mort au travail » qui rend hommage aux travailleurs tués ou blessés au travail et réclame des mesures de sécurité renforcées.

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