Smoggy air above Paris, France

Milos Schmidt

Nouvelles règles de l’UE sur la qualité de l’air : la pollution de l’air reste le principal risque environnemental pour la santé des Européens

La pollution atmosphérique nuit également aux écosystèmes, entraînant une baisse des rendements agricoles.

L’impact sur la santé de l’exposition à long terme des Européens à trois principaux polluants atmosphériques (les particules fines, le dioxyde d’azote et l’ozone) s’améliore, selon de nouveaux chiffres publiés par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).

Malgré cela, les Européens restent exposés à des concentrations de polluants atmosphériques bien supérieures aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec près de 240 000 décès attribués chaque année à ce problème. Et un ensemble distinct de données de l’AEE montre que près de 75 pour cent des écosystèmes européens sont également exposés à des niveaux nocifs de pollution atmosphérique.

Pour les Européens, la pollution de l’air constitue le principal risque environnemental pour la santé, provoquant des maladies chroniques et des décès imputables, en particulier dans les villes et les zones urbaines.

Les données de l’AEE arrivent alors que la directive révisée de l’UE sur la qualité de l’air entre en vigueur aujourd’hui. La directive introduit un objectif 2030 pour de nouvelles normes de qualité de l’air alignées sur les recommandations de l’OMS.

Une carte du nouveau rapport sur la santé de l'Agence européenne pour l'environnement montrant les niveaux de mortalité dus aux particules fines à travers l'Europe
Une carte du nouveau rapport sur la santé de l’Agence européenne pour l’environnement montrant les niveaux de mortalité dus aux particules fines à travers l’Europe

Qu’est-ce que la directive révisée de l’UE sur la qualité de l’air ?

La directive révisée sur la qualité de l’air, qui entre en vigueur aujourd’hui, a été adoptée pour la première fois en octobre. Il a pour objectif 2030 de nouvelles normes de qualité de l’air conformes aux recommandations de l’OMS et comprend une obligation de surveiller d’autres polluants tels que les particules ultrafines, le carbone noir et l’ammoniac.

Outre les décès prématurés, les conséquences du fait de vivre avec des maladies liées à la pollution atmosphérique sont importantes. L’AEE affirme qu’il est essentiel que ces impacts soient pris en compte lors de l’évaluation du fardeau global de la pollution atmosphérique sur la santé, ainsi que des avantages qui découleraient d’un air plus pur en Europe.

Mauvaise visibilité dans les airs à Venise, Italie
Mauvaise visibilité dans les airs à Venise, Italie

Qu’est-ce que les particules fines ?

Selon l’AEE, au moins 239 000 décès dans l’UE en 2022 étaient imputables à une exposition à une pollution par les particules fines (PM2,5) supérieure aux niveaux recommandés par l’OMS. Il s’agit d’une baisse de 45 pour cent par rapport à 2005, ce qui place l’UE sur la bonne voie pour atteindre son objectif de réduction de 55 pour cent défini dans le plan d’action zéro pollution pour 2030.

Mais qu’est-ce que les particules fines ? L’AEE explique : « Les particules (PM) sont constituées d’un mélange de solides et de gouttelettes liquides. Il peut être émis directement ou se former lorsque des polluants provenant de diverses sources réagissent dans l’atmosphère.

« Il existe différentes tailles : ceux de moins de 10 micromètres peuvent pénétrer dans nos poumons et causer de graves problèmes de santé ; Les PM ont été associées à des maladies et à des décès dus à des maladies cardiaques ou pulmonaires.

L’AEE poursuit en expliquant que l’OMS dispose de preuves scientifiques démontrant que l’exposition la plus nocive aux particules est l’exposition à long terme aux particules fines – inférieures à 2,5 micromètres – à laquelle elle attribue les 239 000 décès.

En 2022, 70 000 décès supplémentaires étaient imputables à l’exposition à la pollution par l’ozone (O3) et 48 000 décès à l’exposition à la pollution au dioxyde d’azote (NO2).

L’AEE estime que ces décès imputables auraient pu être évités en respectant les valeurs directrices de l’OMS en 2022.

La pollution de l’air a également un impact sur la nature

L’AEE examine également l’impact de la pollution atmosphérique sur les écosystèmes européens, montrant comment la végétation est exposée aux polluants atmosphériques et comment cela se traduit par des rendements agricoles et des pertes économiques.

L’AEE a découvert que l’azote présent dans l’air peut entraîner des changements, notamment quant aux espèces végétales pouvant pousser dans une zone donnée. Notamment, 73 % des écosystèmes de l’UE étaient au-dessus des charges critiques pour 2022.

Si le plan d’action zéro pollution est en bonne voie pour les particules fines, il est en retard sur l’azote. L’objectif est de réduire de 25 % d’ici 2030 la superficie des écosystèmes où l’azote dépasse les charges critiques, mais il est actuellement peu probable qu’il soit atteint.

En outre, environ un tiers des terres agricoles européennes étaient exposées à des concentrations d’ozone troposphérique supérieures aux seuils fixés par l’UE. Cela a entraîné des dégâts aux cultures, une réduction des rendements et des pertes économiques estimées à au moins 2 milliards d’euros.

Et en 2022, 62 % de la superficie forestière totale des 32 pays membres de l’EEE a dépassé les niveaux critiques fixés pour protéger les forêts de l’ozone.

Mais les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ont considérablement diminué au cours des dernières décennies, ce qui a principalement permis de résoudre le problème de l’acidification.

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