Far-right National Rally party leader Marine Le Pen answers reporters after the second round of the legislative election at the party election night HQ in Paris, 7 July 2024

Jean Delaunay

Marine Le Pen du Rassemblement national mise en examen pour financement illicite de sa campagne 2022

L’enquête judiciaire, qui a débuté la semaine dernière, portera sur des allégations d’acceptation de prêt financier, de détournement de biens, de fraude et de contrefaçon.

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris sur des soupçons d’illégalité dans le financement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen pour 2022, a indiqué mardi le parquet de Paris.

L’enquête judiciaire, qui a débuté la semaine dernière, portera sur des allégations d’acceptation de prêt financier, de détournement de biens, de fraude et de contrefaçon.

L’enquête a été ouverte après que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques a soumis une étude sur le financement de la campagne de Le Pen et a alerté les autorités de ses conclusions, ont rapporté les médias nationaux.

Le Pen a investi environ 11,5 millions d’euros dans sa candidature à la présidentielle de 2022 — sa troisième candidature à la plus haute fonction française, et la deuxième qu’elle a perdue face au président Emmanuel Macron.

Problèmes de trésorerie

L’une des principales figures du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN), Marine Le Pen n’est pas étrangère aux allégations de malversations financières.

Elle est déjà accusée de détournement de fonds, car elle et 26 autres membres du parti auraient mis en place un système de faux emplois au Parlement européen pour financer les activités du RN en France.

Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu’à 10 ans de prison et l’interdiction de se présenter à une fonction publique.

Son père, Jean-Marie Le Pen, fondateur du RN sous son nom d’origine, le Front national, figure également parmi les accusés.

Marine Le Pen, candidate d'extrême droite à la présidentielle française, fait un geste en parlant au président russe Vladimir Poutine lors de leur rencontre au Kremlin, le 24 mars 2017
Marine Le Pen, candidate d’extrême droite à la présidentielle française, fait un geste en parlant au président russe Vladimir Poutine lors de leur rencontre au Kremlin, le 24 mars 2017

En 2020, RN a dû conclure un accord judiciaire avec une société russe pour régler sa dette de prêt impayée remontant à 2014.

Le parti, considéré comme lourdement endetté à l’époque, a contracté un prêt de 9,4 millions d’euros auprès de la banque relativement méconnue First Czech Russian Bank – détenue par la société d’un ami milliardaire du président russe Vladimir Poutine, Gennady Timchenko – à l’approche de la campagne présidentielle de Le Pen en 2017.

Bien que l’accord de prêt n’ait pas été rendu public au départ, une enquête du média français Mediapart a révélé l’arrangement, déclenchant une pluie de critiques et d’allégations selon lesquelles Le Pen et RN étaient sous l’influence du Kremlin.

Après que la Première Banque Tchèque Russe a perdu sa licence, une société russe de pièces détachées pour avions, Aviazapchast, a repris le prêt, puis a porté plainte contre le parti de Le Pen devant le tribunal d’arbitrage de Moscou.

Marine Le Pen avait alors affirmé avoir contacté une banque russe parce que les banques occidentales avaient refusé de lui accorder des prêts, les accusant de discrimination.

Après avoir perdu l’élection présidentielle de 2017 — également face à Macron — deux banques françaises ont fermé des comptes appartenant à Le Pen et au RN.

Le Pen, admirateur autoproclamé de Poutine, a exhorté l’Occident par le passé à retirer ses sanctions contre Moscou pour son invasion partielle de l’Ukraine et l’annexion de la Crimée en 2014.

Elle a depuis adouci sa position, affirmant que le seul problème qu’elle avait avec le soutien indéfectible de Macron à Kiev contre l’invasion à grande échelle en cours de Moscou était qu’il n’avait pas permis à la France de devenir un belligérant dans le conflit.

Le chef du RN, Jordan Bardella, a également largement soutenu l’Ukraine à l’approche des élections législatives anticipées en France au début du mois, affirmant qu’il était prêt à affronter le Kremlin s’il devenait Premier ministre et s’engageant à ne pas permettre à Moscou de « consommer l’Ukraine ».

Il a cependant depuis été nommé président du groupe Patriotes pour l’Europe, nouvellement formé, au Parlement européen.

Fondé par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, le Parti de la liberté d’Autriche Herbert Kickl et le leader tchèque d’ANO Andrej Babiš, le groupe d’extrême droite – désormais le troisième plus grand du Parlement – devrait adopter une ligne largement pro-russe.

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