Manifestations sur les campus : la plus grande université française ferme ses portes alors que la police élimine un groupe pro-palestinien

Martin Goujon

Manifestations sur les campus : la plus grande université française ferme ses portes alors que la police élimine un groupe pro-palestinien

La police a expulsé un groupe pro-palestinien qui a occupé du jour au lendemain Sciences Po à Paris, une université de premier plan connue comme un vivier pour l’élite politique française.

L’occupation fait suite à des mouvements étudiants similaires – pour protester contre la guerre israélienne à Gaza – dans de grandes universités américaines, notamment Columbia à New York et UCLA à Los Angeles, qui ont déclenché des réponses policières à grande échelle.

L’administration de Sciences Po a décidé vendredi de fermer l’accès à ses principales installations après que le Comité Palestine Sciences Po a emménagé dans le bâtiment principal de l’université, situé au cœur de Paris, « en soutien au peuple palestinien ».

L’organisation militante a exigé que Sciences Po « adopte une position de principe en envoyant une communication officielle condamnant les actions d’Israël qui portent atteinte aux droits et au bien-être des Palestiniens » et que l’université coupe ses liens avec « des institutions ou entités qui défendent les idéologies sionistes ». .»

Faisant écho aux États-Unis, des mouvements étudiants pro-palestiniens s’organisent à travers la France, avec des blocus et des campements installés sur les campus universitaires dans un environnement de plus en plus tendu alors que la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza se prolonge depuis des mois.

Dans un message texte, le Comité Palestine Sciences Po a déclaré à L’Observatoire de l’Europe que l’administration de l’université avait proposé aux manifestants de rester à l’intérieur d’une cafétéria sans « aucun contact extérieur ». Les organisateurs du mouvement ont refusé cette proposition qui, selon eux, aurait rendu impossible « de s’approvisionner en nourriture ou de parler à la presse ».

Les étudiants ont été « évacués pacifiquement » par les forces de police vendredi vers midi, a indiqué le comité.

Les manifestants sur les campus universitaires à travers les États-Unis ont établi des campements pour s’opposer à la guerre d’Israël, ce qui a entraîné une intervention de la Maison Blanche et conduit à une action policière cette semaine qui a abouti à des échauffourées et à des arrestations.

« Menacer les gens, les intimider, leur faire peur n’est pas une manifestation pacifique », a déclaré jeudi le président américain Joe Biden. « La dissidence ne doit jamais conduire au désordre. »

De hauts responsables français déclarent qu’ils cherchent à éviter des scènes de violence similaires dans leurs universités.

Le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré la semaine dernière que les étudiants ne bénéficieraient jamais d’un « droit de blocus » et a imputé les manifestations à « une minorité active et dangereuse » qui, selon lui, cherche à « imposer » une « idéologie venue d’outre-Atlantique ». »

La présidente conservatrice de la région Île-de-France Paris, Valérie Pécresse, a déclaré lundi qu’elle « suspendait » tout financement régional de l’université « jusqu’à ce que la sérénité et la sécurité soient rétablies ».

Les blocages d’universités sont depuis longtemps une pratique courante dans le militantisme étudiant français, notamment lors des manifestations de l’année dernière contre la réforme des retraites.

Les étudiants pro-palestiniens ont reçu le soutien de la majeure partie de la gauche française, avec le triple candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon appel les manifestants à Sciences Po « l’honneur de notre pays contre le génocide » et tête de liste des Verts aux élections européennes Marie Toussaint en disant le mouvement « ne doit pas être réprimé » et a demandé aux autorités de « laisser les étudiants tranquilles, surtout lorsqu’ils s’organisent pour des causes aussi nobles ».

Des manifestations pro-palestiniennes ont éclaté sur les campus ailleurs en Europe, notamment en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni.

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