Macron limoge les ministres de l'Éducation et de la Santé lors d'un mini-remaniement

Martin Goujon

Macron limoge les ministres de l’Éducation et de la Santé lors d’un mini-remaniement

Le remaniement a maintenu les principaux ministres à leur poste et a été décrit comme des « ajustements » au gouvernement.

PARIS – Le président français Emmanuel Macron a limogé le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye et le ministre de la Santé François Braun lors d’un petit remaniement ministériel jeudi, après avoir confirmé plus tôt cette semaine que la Première ministre Elisabeth Borne resterait dans son rôle.

Un partisan de longue date de Macron, Gabriel Attal, 34 ans, a été promu pour remplacer Ndiaye, et Aurélien Rousseau, l’ancien directeur de cabinet de Borne, prend la relève au poste de ministre de la Santé.

D’autres personnalités du parti rejoignent également les rangs du gouvernement, dont Aurore Bergé, chef de file du groupe Renaissance de Macron à l’Assemblée nationale, qui prend la relève en tant que nouvelle ministre de la solidarité. Thomas Cazenave remplacera Attal au poste de ministre du budget.

Le remaniement a été décrit par les responsables du gouvernement français comme des « ajustements » au gouvernement après que l’Elysée a annoncé que Macron maintenait Borne au poste. Dans la nouvelle composition, les ministres les plus assiégés ont été licenciés, tandis que les fidèles de Macron ont été récompensés.

Marlène Schiappa, qui était ministre déléguée à l’économie sociale, quitte le gouvernement après avoir occupé plusieurs postes ministériels depuis 2017. Schiappa a été critiquée lors de débats parlementaires enflammés sur les réformes impopulaires des retraites de Macron pour avoir posé sur la couverture du magazine Playboy. Elle a également fait face à des allégations de copinage concernant l’utilisation de subventions publiques visant à lutter contre la radicalisation en ligne.

Des poids lourds comme le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin restent en poste, comme prévu, tout comme la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna et la secrétaire d’Etat à l’Europe Laurence Boone.

L’universitaire de 57 ans Ndiaye, dont la nomination l’année dernière a suscité la controverse sur son programme prétendument «réveillé», n’a pas réussi à marquer son portefeuille, bien que l’éducation ait été présentée comme une priorité pour le second mandat de Macron.

Le nouveau ministre de l’Éducation est une étoile montante dans le cercle restreint de Macron, issu des rangs socialistes. Depuis 2018, Attal a régulièrement gravi les échelons politiques – en commençant comme porte-parole du gouvernement, avant de passer à des postes de ministre adjoint et, plus récemment, au puissant portefeuille du budget. Lorsqu’il a été nommé pour la première fois au gouvernement il y a cinq ans, il est devenu le plus jeune ministre de l’histoire de la cinquième république.

Attal est, à certains égards, l’exact opposé de l’historien Ndiaye : souvent décrit comme ambitieux, Attal est un opérateur politique avisé et fluide qui a passé la majeure partie de sa vie d’adulte en politique. Connu pour ses accroches contre les opposants politiques, il a cherché ces dernières années à prouver qu’il était capable de gérer une administration et d’aborder des sujets secs et techniques, selon Les Echos.

Selon les observateurs, le président français s’est abstenu d’apporter des changements de grande envergure à son équipe, visant plutôt la continuité et la stabilité avant les défis attendus au cours de l’année prochaine. À l’automne, le gouvernement présentera son budget pour 2024 et devra probablement faire face à une vive opposition au parlement où sa coalition est minoritaire. Le gouvernement Macron a survécu à plusieurs motions de censure à l’Assemblée nationale, mais pourrait en faire face à d’autres dans les mois à venir.

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