L’Ukraine commande des centaines de drones iraniens kamikazes à la Russie

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L’Ukraine commande des centaines de drones iraniens kamikazes à la Russie

Dans la guerre en Ukraine, les drones se sont imposés comme une arme décisive. Mais l’annonce d’une commande de centaines d’appareils iraniens par la Russie révèle à la fois une dépendance stratégique et une possible inflexion dans le rapport de force.

L’Ukraine en pointe sur l’usage des drones

Il est aujourd’hui incontestable que l’Ukraine a pris une longueur d’avance dans l’utilisation des UAV (« Unmanned Aerial Vehicles »). Des Bayraktar TB-2 turcs aux Switchblade américains, sans oublier des appareils civils bricolés et transformés localement, Kiev a su développer une expertise inédite. Cette créativité s’est traduite par de lourdes pertes infligées aux forces russes et par une capacité de résistance accrue. Les drones, qu’ils soient armés ou employés pour le renseignement, sont devenus un pilier de la défense ukrainienne.

Moscou à la recherche d’un relais

La Russie, de son côté, a également déployé des drones, mais leur utilisation est restée plus discrète, souvent limitée au recueil de renseignements. Ce déséquilibre pourrait toutefois changer. Isolée sur la scène internationale et soumise à de sanctions économiques et technologiques, Moscou se tourne vers ses rares partenaires. Parmi eux, Téhéran apparaît comme un fournisseur stratégique. Des responsables américains estiment que l’Iran se prépare à livrer à la Russie plusieurs centaines de drones armés dans un délai très court, avec en parallèle la formation de militaires russes à leur emploi.

L’avantage pragmatique des drones suicides

Selon plusieurs analyses, l’importance du chiffre évoqué laisse penser que ces acquisitions concernent principalement des drones-suicides, à usage unique. Leur rapport coût/efficacité est redoutable : capables de frapper des infrastructures stratégiques pour un investissement limité, ils peuvent infliger des dégâts comparables à ceux de missiles de croisière. Or, la Russie semble avoir épuisé une partie de ses stocks de ces armes, contrainte parfois de détourner des missiles antinavires pour cibler des positions terrestres. Dans ce contexte, l’apport de drones iraniens représenterait un renfort critique.

Did you know?
En 2019, une attaque coordonnée de drones et de missiles attribuée à l’Iran avait temporairement paralysé la production pétrolière saoudienne, montrant la vulnérabilité d’infrastructures majeures face à ce type d’armement.

Un partenariat stratégique pour Téhéran

Pour l’Iran, ce rapprochement constitue une opportunité géopolitique. À la différence de la Chine, qui ménage son positionnement pour éviter de s’exposer aux sanctions occidentales, Téhéran a beaucoup moins à perdre. Fournir en masse ces drones permet non seulement de renforcer son alliance avec Moscou, mais aussi de s’assurer un client régulier pour ses productions militaires, qui ne cessent de gagner en sophistication. À terme, cette coopération pourrait modifier l’équilibre technologique du conflit et prolonger la capacité de nuisance de la Russie sur le front ukrainien.

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