FILE: Children play soccer in the street ahead of the Serie A football match between Napoli and Salernitana at the Diego Armando Maradona stadium, in Naples, 30 April 2023

Jean Delaunay

L’Italie impute ses difficultés financières à un conflit avec Bruxelles sur les allocations familiales

Rome fait face à une action en justice de la Commission européenne pour discrimination présumée à l’encontre des citoyens de l’UE résidant dans le pays méditerranéen.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a qualifié de « surréaliste » la procédure d’infraction lancée par la Commission européenne contre l’Italie, ouvrant la voie à une nouvelle guerre des mots entre Bruxelles et Rome.

La semaine dernière, la Commission européenne a annoncé qu’elle engageait une action en justice contre l’Italie, l’accusant de discriminer les ressortissants de l’UE résidant dans le pays en les rendant inéligibles aux prestations familiales.

En vertu d’une loi entrée en vigueur en 2022, les travailleurs qui ne résident pas en Italie depuis au moins deux ans ou dont les enfants ne sont pas enregistrés comme résidents sont exclus de ces prestations.

Les parlementaires italiens rejettent toutefois les accusations de Bruxelles, remettant en cause son autorité sur la question.

« C’est quelque chose qui échappe presque aux compétences du syndicat », a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Flavio Tosi, député européen de Forza Italia.

« Chaque pays doit faire face aux ressources dont il dispose. L’Italie fait partie des pays les plus endettés de l’UE et nous ne pouvons pas nous comparer à la France, à l’Allemagne ou à d’autres membres fondateurs de l’UE qui peuvent se permettre de dépenser plus ou de s’endetter davantage. »

Le gouvernement italien a alloué 3 milliards d’euros supplémentaires pour soutenir son système d’allocations familiales, connu sous le nom d’«assegno unico», ou allocation universelle.

Meloni a souligné que l’Italie ne pouvait pas se permettre d’investir plus que ce qui a déjà été alloué et que cette mesure était essentielle dans les efforts de son gouvernement pour lutter contre le déclin du taux de natalité dans le pays.

Malgré la réponse de l’Italie à la lettre de mise en demeure initiale de la Commission l’année dernière et à un avis de suivi, l’UE maintient que la réponse du pays n’a pas répondu à ses préoccupations.

L’affaire a été portée devant la Cour de justice de l’Union européenne. La Commission européenne insiste sur le fait que l’un des principes fondamentaux de l’UE est que tous ses citoyens sont traités de manière égale dans tous les États membres, ce qui signifie que l’Italie ne peut pas créer de politiques différentes pour les citoyens de l’UE et les Italiens sur toute question de droits et de privilèges.

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