L'Islande déclare l'état d'urgence face à l'escalade des tremblements de terre et aux craintes d'une éruption volcanique

Jean Delaunay

L’Islande déclare l’état d’urgence face à l’escalade des tremblements de terre et aux craintes d’une éruption volcanique

L’Islande compte 33 systèmes volcaniques actifs, soit le nombre le plus élevé d’Europe, et des milliers de secousses ont été enregistrées depuis fin octobre.

Les autorités islandaises ont déclaré l’état d’urgence après qu’une série de tremblements de terre ait secoué la péninsule de Reykjanes, dans le sud-ouest du pays, faisant craindre une éruption volcanique dans la région.

« Le chef de la police nationale (…) a déclaré l’état d’urgence pour la protection civile en raison de l’intense activité sismique à Sundhnjukagigar, au nord de Grindavik », a indiqué l’autorité de protection civile dans un communiqué vendredi soir.

« Les tremblements de terre pourraient devenir plus importants » et « cette série d’événements pourrait conduire à une éruption », a prévenu l’administration.

Selon l’Office météorologique islandais (OMI), une éruption pourrait survenir « d’ici quelques jours ».

La ville de Grindavik en cours d’évacuation

Des plans d’évacuation ont été mis en place pour la ville de Grindavik, peuplée d’environ 4 000 habitants, située à trois kilomètres au sud-ouest de la zone où l’essaim sismique a été enregistré vendredi.

La protection civile a également annoncé qu’elle envoyait le patrouilleur Thor à Grindavik « pour des raisons de sécurité ».

Jeudi, le « Blue Lagoon », un site touristique près de Grindavik célèbre pour ses stations thermales géothermiques, a été fermé par mesure de précaution.

Tremblements de terre du vendredi soir

Vendredi en début de soirée, deux séismes, dont le plus fort avait une magnitude de 5,2 selon les premières évaluations de l’OMI, ont été ressentis jusqu’à la capitale Reykjavik, à une quarantaine de kilomètres de là, et le long d’une grande partie de la côte sud du pays.

Quelque 24.000 secousses ont été enregistrées sur la péninsule depuis fin octobre, selon l’OMI, avec un « essaim dense » de près de 800 séismes enregistré entre minuit et 14h00 GMT vendredi.

L’OMI a constaté une accumulation de magma à une profondeur de cinq kilomètres qui, si elle était ramenée à la surface, déclencherait une éruption volcanique.

Depuis 2021, trois éruptions ont eu lieu sur la péninsule de Reykjanes, en mars 2021, août 2022 et juillet 2023, toutes loin des infrastructures ou des zones peuplées.

L’Islande compte 33 systèmes volcaniques actifs, le nombre le plus élevé d’Europe.

Lors de sa dernière éruption en 2010, l’Eyjafjallajökull a bloqué le ciel européen et entraîné l’annulation de 100 000 vols, avec dix millions de passagers bloqués.

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