Head of Mission of the Embassy of Sweden in Tehran Lars Ronnås with Swedish citizen Johan Floderus in a courtroom at the Revolutionary Court in Tehran, Iran. Dec. 20, 2023

Milos Schmidt

L’Iran et la Suède échangent des prisonniers : un diplomate contre un fonctionnaire judiciaire

L’Iran a libéré un diplomate suédois arrêté en 2022, tandis que la Suède a libéré un responsable iranien reconnu coupable de crimes de guerre en 1988.

L’Iran et la Suède ont procédé samedi à un échange de prisonniers impliquant la libération d’Hamid Nouri, reconnu coupable de crimes de guerre par la Suède à la suite d’exécutions massives survenues en 1988.

En échange, l’Iran a libéré Johan Floderus, un Suédois qui travaillait pour le corps diplomatique de l’Union européenne, ainsi qu’un homme identifié comme Saeed Azizi par le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.

En 2022, le tribunal du district de Stockholm a condamné Nouri à la prison à vie pour son rôle dans les exécutions de 1988. Il l’a identifié comme assistant du procureur adjoint de la prison de Gohardasht, à l’extérieur de la ville iranienne de Karaj.

Les exécutions massives de 1988 ont eu lieu à la fin de la longue guerre entre l’Iran et l’Irak. Après que Ruhollah Khomeini, alors dirigeant suprême de l’Iran, ait accepté un cessez-le-feu négocié par les Nations Unies, des membres du groupe d’opposition iranien Mujahedeen-e-Khalq, lourdement armé par Saddam Hussein, ont traversé la frontière iranienne dans une attaque surprise.

Les groupes internationaux de défense des droits estiment que jusqu’à 5 000 personnes ont été exécutées. L’Iran n’a jamais pleinement reconnu ces exécutions, apparemment menées sur ordre de Khomeini.

Des partisans de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran manifestent devant le tribunal de district de Stockholm le premier jour du procès d'Hamid Noury, à Stockholm, en août 2021.
Des partisans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran manifestent devant le tribunal de district de Stockholm le premier jour du procès d’Hamid Noury, à Stockholm, en août 2021.

La famille de Floderus a déclaré qu’il avait été arrêté en avril 2022 à l’aéroport de Téhéran alors qu’il revenait de vacances chez des amis. Sa détention représente un autre cas où Téhéran utilise des étrangers ou des personnes ayant une double nationalité comme pions dans les négociations avec l’Occident.

Le cas d’Azizi n’était pas aussi important que celui de Floderus. En février, le groupe Human Rights Activists in Iran a rapporté que le double ressortissant irano-suédois avait été condamné à cinq ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ». Le groupe a déclaré qu’Azizi avait un cancer.

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