L’inflation dans la zone euro s’est confirmée à 2,6% en glissement annuel en juillet, contre 2,5% en juin. La hausse de l’inflation, conjuguée aux anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale, a propulsé l’euro à son plus haut niveau depuis neuf mois face au dollar américain.
L’inflation dans la zone euro a augmenté à 2,6% en juillet, en légère hausse par rapport aux 2,5% de juin, ce qui correspond aux données préliminaires d’Eurostat et dépasse les estimations initiales des économistes d’un taux de 2,4%.
Cette hausse a assombri les attentes d’une baisse rapide des taux de la part de la Banque centrale européenne et a propulsé l’euro à son plus haut niveau face au dollar depuis fin décembre 2023.
L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, est restée stable à 2,9 %, soulignant que les pressions sous-jacentes sur les prix restent bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la banque centrale.
L’inflation reste plus élevée dans les services
En juillet 2024, les principaux contributeurs au taux d’inflation annuel de la zone euro étaient les services (1,82 point de pourcentage), suivis par l’alimentation, l’alcool et le tabac (0,45 point de pourcentage), les biens industriels non énergétiques (0,19 point de pourcentage) et l’énergie (0,12 point de pourcentage).
L’inflation des services, qui représente près de 45 % de l’indice des prix à la consommation harmonisé, s’est établie à 4 %, en légère baisse par rapport aux 4,1 % précédents. Le taux d’inflation le plus faible parmi les biens de consommation a été observé pour les biens industriels hors énergie, qui ont enregistré une hausse annuelle de seulement 0,7 %.
Parmi les États membres de la zone euro, la Finlande (0,5 %), la Lettonie (0,8 %) et le Danemark (1,0 %) ont enregistré les taux d’inflation annuels les plus faibles. À l’inverse, la Roumanie (5,8 %), la Belgique (5,4 %) et la Hongrie (4,1 %) ont enregistré les taux les plus élevés.
En Allemagne, les prix à la consommation ont augmenté de 2,6 % par rapport à juillet 2023, ce qui représente une hausse modeste par rapport au taux de 2,5 % du mois précédent. Parallèlement, l’inflation a ralenti en Espagne et au Portugal, le taux d’inflation harmonisé de l’Espagne passant de 3,6 % à 2,9 % et celui du Portugal de 3,1 % à 2,7 %.
Par ailleurs, la Banque centrale européenne a annoncé mardi que le compte courant de la zone euro avait enregistré un excédent de 51 milliards d’euros en juin 2024, le plus élevé jamais enregistré, contre 38 milliards d’euros le mois précédent.
Au cours des 12 mois précédant juin 2024, l’excédent a atteint 370 milliards d’euros (2,5 % du PIB de la zone euro), soit une augmentation significative par rapport aux 30 milliards d’euros (0,2 %) enregistrés un an plus tôt.
Réactions du marché
L’euro a maintenu sa force à 1,1080 face au dollar américain, son plus haut niveau depuis fin décembre. La devise a enregistré des gains lors de cinq des six dernières séances, stimulée par les attentes croissantes selon lesquelles la Réserve fédérale pourrait bientôt signaler sa volonté de commencer à réduire les taux d’intérêt.
« La question centrale est de savoir si l’EUR/USD va sortir d’une fourchette de négociation de 18 mois, qui a largement contenu l’EUR/USD entre 1,05 et 1,11. Le marché des options sur devises suggère que – au moins au cours du mois prochain – le biais est à la hausse », a commenté Chris Turner, responsable mondial des marchés chez ING Group.
Turner a ajouté : « La baisse des prix du pétrole dans le sillage d’un éventuel accord de paix au Moyen-Orient est une bonne nouvelle pour l’EUR/USD. »
Luca Cigognini, stratège de marché chez Intesa Sanpaolo, a noté : « L’euro continue de bénéficier de la faiblesse générale du billet vert, qui ne parvient pas à contrer le sentiment négatif récent. »
Cigognini a souligné que le marché est concentré sur le prochain symposium de Jackson Hole, en particulier sur le discours du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui pourrait confirmer les attentes d’une baisse des taux en septembre et peut-être plus d’ici la fin de l’année.
Danske Bank baissière face à l’euro
À l’inverse, Danske Bank Research reste pessimiste sur l’euro, prévoyant un dollar américain plus fort, les marchés surestimant peut-être la probabilité d’une baisse des taux de la Fed.
La banque a déclaré : « Nous voyons la paire EUR/USD se diriger vers une baisse à partir de maintenant. Nous ne pensons pas que la solidité structurelle de l’économie américaine justifie un cycle de réduction brutale cette fois-ci, ce qui devrait soutenir le dollar. »
Les actions européennes ont légèrement progressé mardi, l’Euro Stoxx 50 ayant progressé de 0,2%, en vue de sa sixième clôture positive consécutive, la plus longue séquence de hausse depuis mai.
Les actions européennes ont désormais entièrement récupéré la chute du début du mois déclenchée par les craintes de récession aux États-Unis et par une hausse agressive des taux de la Banque du Japon qui a fait grimper le yen.
Parmi les plus fortes hausses de la zone euro figurent ASML Holding NV, en hausse de 2,3%, et le détaillant espagnol Inditex, en hausse de 1,3%. A la baisse, Bayer a chuté de 2,6%, tandis que Telefónica a perdu 1,3%.