PARIS – Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a minimisé la gravité de la fureur du président Emmanuel Macron concernant la mauvaise gestion d’un rapport attendu depuis longtemps sur les tentatives présumées des Frères musulmans basées à l’Égypte de «infiltrer» les sociétés françaises et européennes.
« Je ne l’ai pas pris comme réprimande », a déclaré Retailleau lundi lorsqu’il a été interrogé sur les remarques en colère de Macron lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale la semaine dernière. Le conseil s’est réuni pour discuter du rapport de plus de 70 pages, qui affirmait que le «développement des écosystèmes islamistes (en France)… (menace) la cohésion nationale».
Au cours de la réunion, Macron aurait exprimé sa frustration face à ce qu’il considérait comme un manque général de solutions adéquates proposées par ses ministres. L’habillage semblait être destiné à Retailleau après qu’une copie du rapport a été divulguée à la presse avant sa date de publication officielle, avec son bureau considéré comme le principal suspect de la fuite.
Retailleau, Hardliner on Immigration, a récemment été élu président du principal parti conservateur de France et est considéré comme un prétendant probable pour l’élection présidentielle de 2027. L’empressement du conservateur à prendre les devants sur le sujet a suscité les critiques des experts et des organisations religieuses qui considéraient le rapport «alarmiste» et craignaient que Retailleau cherchait à en tirer des capitaux politiques.
Lundi, s’exprimant après une réunion sur «Fighting Islamism» tenue à la périphérie de Paris, Retailleau a insisté sur le fait que le rapport devait être rendu public pour sensibiliser à la question.
Peu de temps après, Macron, qui est au Vietnam, a été interrogé sur le commentaire de Retailleau soulignant l’importance de faire publier le rapport. Le président français a déclaré qu’il était «malheureux» qu’un «document confidentiel» avait été publié avant toute discussion et l’appelait «non professionnel».
Les tentatives des organisations islamistes à «infiltrer» la société «existent», mais ne devraient pas être exagérées au risque de devenir «conspiratrices et paranoïaques», a ajouté Macron.
Le rapport, frotté de certaines informations particulièrement sensibles, a finalement été publié vendredi au public par le ministère de l’Intérieur.
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