German Chancellor Olaf Scholz and Stephan Weil, Minister President of Lower Saxony, in a factory hall at Meyer Werft in Papenburg, Germany. 22 Aug. 2024.

Jean Delaunay

L’État allemand décide de la bouée de sauvetage pour le chantier naval Meyer Werft en perdition

Meyer Werft, l’un des plus grands constructeurs de navires de croisière au monde, se retrouve avec un trou de 2,7 milliards d’euros dans son bilan. L’Etat allemand a proposé un plan de sauvetage.

Le gouvernement fédéral allemand va acquérir une participation de 40% dans le constructeur naval Meyer Werft pour environ 200 millions d’euros, a annoncé vendredi le ministère de l’Economie.

Le Land de Basse-Saxe va également acquérir une participation de 40 %, apportant ainsi un soutien indispensable à l’entreprise endettée.

De nouveaux prêts, d’une valeur de 2,6 milliards d’euros, sont également en discussion pour Meyer Werft.

Les gouvernements fédéral et des États ont accepté de couvrir 80 % de la valeur des prêts, tandis que les banques doivent assumer les 20 % restants à leurs propres risques.

Le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, et la Commission européenne doivent approuver l’accord avant qu’il puisse être mis en œuvre.

Le mois dernier, le chancelier Olaf Scholz a visité le chantier naval Meyer Werft de Papenburg, dans le nord-ouest de l’Allemagne, alors que des informations sur la détresse de l’entreprise circulaient.

Selon les médias allemands, l’entreprise, qui emploie plus de 3 000 personnes au total, avait besoin de 2,3 milliards d’euros de fonds de roulement et de 400 millions d’euros de capitaux propres pour couvrir les pertes et les coûts de restructuration.

Les difficultés financières de Meyer Werft sont en partie liées au mode de financement de la construction navale, plutôt qu’à un manque de demande.

Le 12 août, la société a annoncé avoir conclu un nouvel accord avec Disney Cruise Line, ce qui signifie qu’elle compte désormais huit navires Disney dans son carnet de commandes.

Avant cela, la société avait déclaré avoir des carnets de commandes pleins jusqu’en 2028.

Il est toutefois courant que les acheteurs de navires paient 80 % de leurs frais à la livraison, ce qui signifie que les fabricants doivent détenir des réserves de trésorerie pour couvrir les coûts de construction.

Le coussin de trésorerie de Meyer Werft a été durement touché par la baisse de la demande liée à la pandémie.

À cela s’ajoute la crise du Covid-19 qui a provoqué une hausse du coût des matériaux et de la main d’œuvre, grignotant encore davantage les finances du constructeur naval.

« C’est la ferme détermination du gouvernement – de moi personnellement et de mon ministère, qui fait le travail ici – que Meyer Werft obtienne le soutien dont il a besoin pour continuer à construire des navires », a déclaré vendredi le ministre de l’Economie Robert Habeck.

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