The four ring logo of German car producer Audi is photographed during the annual press conference in Ingolstadt, Germany, Thursday, March 3, 2016. (AP Photo/Matthias Schrader)

Milos Schmidt

Les syndicats vont poursuivre Audi Bruxelles en justice pour escalade du conflit au sein de l’usine

Les syndicats disent qu’ils prévoient de poursuivre Audi Bruxelles en justice, alors que les tensions entre le géant automobile allemand et les travailleurs continuent de s’intensifier.

Cette révélation fait suite aux déclarations des travailleurs selon lesquelles la direction les a expulsés de l’usine de Forest à Bruxelles et qu’ils ont été empêchés de travailler et qu’ils ont donc intenté une action en justice.

L’usine de Bruxelles est à l’arrêt depuis près de deux mois, après que le constructeur a annoncé en juillet qu’il envisageait de mettre fin à la production de sa série de modèles Q8 e-tron dans l’usine plus tôt que prévu. Audi a également indiqué qu’il envisageait de restructurer le site.

Cette décision intervient alors que le constructeur automobile constate une baisse significative de la demande pour le modèle Q8 e-tron, qui est électrique, ainsi qu’un certain nombre de problèmes structurels persistants avec l’usine de Forest.

Si la production de la série Q8 e-tron est arrêtée, l’usine de Bruxelles pourrait fermer ses portes, à moins qu’un repreneur ne soit trouvé. Cela mettrait en péril 3.000 emplois. Le constructeur automobile a annoncé la suppression de 1.500 postes dès octobre et de plus de 1.100 en 2025. Le reste serait supprimé à la fin de l’année prochaine.

La bataille fait rage entre la direction et les salariés

L’incertitude et la perte potentielle des moyens de subsistance ont déjà conduit à un certain nombre de conflits entre la direction d’Audi et les ouvriers de l’usine et les syndicats.

Les manifestations ont notamment consisté à incendier des pneus devant l’usine Audi de Bruxelles, et à prendre le contrôle par les ouvriers de 200 clés liées à des véhicules finis et non finis.

Bien que la direction d’Audi Bruxelles ait déclaré espérer une reprise de la production d’ici jeudi, les syndicats ont qualifié cette hypothèse d' »irréaliste » et ont souligné que le retour à la production devrait être plus mesuré.

Najar Lahouari, président de la Fédération des métallurgistes du Brabant (FGTB), a déclaré au journal The Brussels Times : « La direction nous dit qu’elle est en discussion avec plusieurs investisseurs, mais nous avons ici 4.000 travailleurs au total (ce qui, selon Lahouari, inclut les personnes indirectement employées par les activités d’Audi à Bruxelles). Les investisseurs sont-ils prêts à embaucher 4.000 personnes ? »

« Les travailleurs ne sont plus motivés. Nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer dans le futur. Chaque jour qui passe, on ne sait pas quoi dire à sa famille. Si nous n’avons pas de solution, ce sera la fermeture complète de l’entreprise. »

Plusieurs syndicats organiseront une manifestation nationale à Bruxelles lundi prochain, le 16 septembre, pour protester contre les problèmes persistants d’Audi à Bruxelles.

Commentant la situation actuelle, le porte-parole d’AUDI AG, Wolfgang Schmid, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe : « Après avoir informé les employés la semaine dernière de la reprise de la production et de la situation actuelle, les salariés et les syndicats ont décidé de ne pas reprendre le travail.

« Nous avons pris note de cette décision et n’avons donc pas ouvert l’usine lundi de cette semaine.

« Dès que les conditions d’une reprise de la production réglementée et sûre seront réunies, nous reprendrons la production.

« Une reprise réglementée de la production est dans l’intérêt de toutes les parties concernées. À cette fin, nous sommes actuellement en contact avec les partenaires sociaux locaux. En principe, nous appelons toutes les parties concernées à se comporter avec prudence. Nous souhaitons continuer à entretenir un dialogue constructif avec les partenaires sociaux. »

Plans de restructuration en raison de la baisse de la demande

Le PDG d’Audi Bruxelles, Volker Germann, avait annoncé ces projets potentiels en juillet dernier dans un communiqué : « L’annonce de cette intention ne signifie pas qu’une décision a été prise. Néanmoins, cette nouvelle a été ressentie très profondément par les employés de Bruxelles et par moi-même également. »

« Un dialogue transparent et constructif est important dans le processus qui suivra. Nous prendrons en compte toutes les perspectives. »

Rita Beck, porte-parole du comité Audi au sein du comité d’entreprise européen du groupe VW, a également déclaré dans le communiqué : « Les représentants des salariés d’AUDI AG réclament des perspectives à long terme pour l’usine et nos collègues de Bruxelles.

« La direction d’Audi doit assumer la responsabilité du site. Nous espérons qu’une solution viable et durable sera trouvée au cours du processus de consultation qui vient d’être lancé. »

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