De nouvelles règles de l’UE prévoient l’introduction d’un processus d’appel d’offres équitable dans le but de protéger les consommateurs.
Les exploitants de clubs de plage en Italie ont menacé de se mettre en grève en raison des projets de l’UE concernant leurs activités.
Connues sous le nom de lidos en italien, ces entreprises louent des transats et des parasols. Certaines ne sont rien de plus, tandis que d’autres sont de somptueux clubs de plage avec restaurants et bars s’étendant sur de vastes étendues de plage. La location de deux transats et d’un parasol pour la journée peut coûter jusqu’à 25 €, certains pouvant atteindre 200 € dans des stations balnéaires haut de gamme comme Capri.
Selon les nouvelles règles, les licences pour les clubs de plage seront mises en concurrence à partir du début de l’année prochaine. Jusqu’à présent, les lidos étaient transmis de famille en famille, créant ce que beaucoup considèrent comme un monopole.
De nombreuses plages ont été reprises par ces opérateurs, ne laissant qu’une petite étendue de sable comme « plage gratuite » pour laquelle il n’est pas nécessaire de payer.
Selon l’association environnementale italienne Legambiente, environ 50% du littoral sablonneux italien est réservé aux clubs de plage, aux campings ou à des entreprises similaires. Sur la moitié restante, la baignade est interdite dans certaines zones.
Les exploitants de clubs de plage affirment qu’ils ont investi dans leurs entreprises et les ont développées au fil des ans.
Ils affirment que si le gouvernement italien n’écoute pas leurs demandes d’indemnisation et ne protège pas leurs entreprises, ils continueront de faire grève tout au long du mois d’août, chaque manifestation devenant de plus en plus longue. C’est le mois le plus chargé pour le tourisme en Italie, de nombreux Italiens prenant congé du travail tout au long du mois, tout comme des millions de visiteurs internationaux.
Pourquoi les exploitants de clubs de plage italiens sont-ils en grève ?
En 2006, de nouvelles règles de concurrence de l’UE, connues sous le nom de directive Bolkestein, ont été approuvées, ce qui signifie que les concessions de clubs de plage privés italiens devraient être mises en appel d’offres public à partir de janvier 2025. Cela les verrait réattribuées via un processus d’appel d’offres équitable dans le but de protéger les consommateurs.
Historiquement, ces droits ont été automatiquement renouvelés et transmis d’une génération à l’autre au cours des décennies. Certaines familles sont devenues riches grâce à leurs entreprises, gagnant des millions d’euros.
Ces règles ont été reportées à plusieurs reprises par plusieurs gouvernements italiens. Lors de son élection en 2022, Giorgia Meloni a prolongé les concessions jusqu’à la fin de cette année. Le gouvernement a ensuite tenté de les prolonger à nouveau, mais le Conseil d’État et l’Union européenne ont rejeté leur proposition.
Depuis quelques mois, les quelque 30 000 concessionnaires italiens se battent contre cette directive européenne. Ils estiment que ce projet menace la survie de leurs entreprises et les moyens de subsistance de leurs 300 000 salariés. Deux associations patronales du secteur menacent désormais de fermer symboliquement leurs portes et de faire grève en août prochain pour protester contre cette directive.
Les exploitants demandent également au gouvernement de prévoir des compensations pour ceux qui perdent leur concession. Les municipalités qui ont traditionnellement octroyé ces concessions ont mis en place des politiques pour les propriétaires d’entreprises qui risquent de perdre leurs concessions à long terme. Les propriétaires de clubs de plage, quant à eux, souhaitent que Meloni adopte une politique nationale qui leur garantirait au moins deux ans de leur chiffre d’affaires annuel en guise de compensation.
Les loyers de ces espaces de plage sont faibles, ce qui signifie que l’État perçoit environ 100 millions d’euros par an sur cinq millions de mètres carrés de concessions, qui rapportent un revenu estimé à 32 milliards d’euros. Il est donc difficile pour le gouvernement de justifier toute forme de compensation.




