Paris – Le meurtre d’un Tunisien de 46 ans fait l’objet d’une enquête comme un acte de terrorisme possible «sur le terrain de la race, de l’ethnicité, de la nationalité ou de la religion», une première pour le bureau national du procureur anti-terroriste français, ou PNAT.
Hichem Miraoui, qui a travaillé comme coiffeur dans un petit village près de la Riviera française, a été tué ce week-end par l’un de ses voisins. Selon le procureur local, le suspect – un français né en 1971 – «a publié deux vidéos sur son compte de médias sociaux contenant du contenu raciste et haineux avant et après avoir commis l’acte.»
« L’enquête déterminera si ces actes ont été motivés par racialement, mais les vidéos publiées par l’agresseur laissent sans aucun doute sur ce point », a écrit lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur son compte X.
Le PNAT, qui a ouvert ses portes en 2019 au lendemain d’une série d’attaques terroristes mortelles en France, a déclaré à L’Observatoire de l’Europe plus tard lundi qu’il enquêtait sur le meurtre lui-même et s’il pouvait y avoir eu un complot pour commettre l’acte.
Le bureau a fait face à des critiques dans les cas précédents pour ne pas avoir poursuivi des enquêtes sur des actes qui auraient pu paraître racialement motivés ou liés à l’extrémisme de droite. En décembre 2022, il a refusé d’enquêter sur le meurtre de trois personnes lors d’une fusillade au centre communautaire kurde de Paris, tirant la frustration des représentants locaux de la communauté. Le récent coup de couteau mortel d’Aboubakar Cissé – un homme musulman tué lors de la prière dans une mosquée – a été laissé géré par les procureurs locaux.
Mourad Battikh, un avocat représentant les familles de Cissé et de Miraoui, a déclaré qu’il avait précédemment averti le bureau du procureur national au sujet de sa réticence à négliger les enquêtes sur le coup de couteau de la mosquée, qui a eu lieu en avril.
« J’ai dit au bureau national du procureur antiterroriste: soyez prudent, ce n’est pas un cas isolé … ce qui se passe, c’est le résultat de quelque chose de plus grand qui est hors de notre contrôle. Aujourd’hui, malheureusement, les faits me prouvent bien », a déclaré Battikh à la station de radio publique Franceinfo.
Les deux meurtres ont également alimenté le boue politique, l’opposition de la gauche de la France accusant des politiciens de droite et d’extrême droite d’avoir incité ce type de violence. Retailleau – un dur à l’immigration et les questions connexes – a été au centre d’une grande partie des critiques.
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