French President Emmanuel Macron attends a video European Council summit at the Elysee Palace in Paris, Friday, June 19, 2020.

Jean Delaunay

Les investisseurs obligataires considèrent la dette française comme plus risquée que l’espagnole, selon le prix

Autrefois l’un des actifs les plus sûrs d’Europe, les obligations françaises à 10 ans étaient cotées légèrement plus haut que leurs équivalents espagnols.

Pour la première fois depuis la crise financière de 2008, les rendements français ont évolué légèrement au-dessus des rendements espagnols pendant une brève période, à 2,97%, mercredi, selon les données de LSEG.

Les obligations espagnoles sont traditionnellement considérées comme un investissement plus risqué que celles françaises.

La prime croissante pour détenir la dette française, déjà plus élevée que celle du Portugal, montre une baisse de la confiance des investisseurs alors que la deuxième économie européenne est confrontée à la pression de présenter un budget, ainsi que des solutions à long terme pour régler sa dette croissante.

Le nouveau gouvernement du Premier ministre Michel Barnier peine, dans un contexte de troubles politiques, à combler un trou béant dans le budget, alors que le déficit public devrait dépasser 6 % du PIB cette année, des niveaux jamais vus depuis 1945, hormis la crise financière de 2008 et le Covid en 2020.

Les doutes des investisseurs quant à la capacité de la France à présenter un budget mandaté par l’UE s’accentuent et le gouvernement français demande à la Commission européenne plus de temps pour soumettre son plan visant à respecter les règles budgétaires de l’UE.

En 2023, la France peine déjà à maîtriser ses finances, avec un déficit élevé, de 5,5% du PIB. L’Union européenne exige qu’il soit ramené à 3% d’ici 2027.

Le Premier ministre Barnier présentera le budget du gouvernement au Parlement le 1er octobre.

L’Espagne montre des signes prometteurs de confiance auprès des investisseurs. La Banque d’Espagne a récemment relevé de 0,5% à 2,8% ses prévisions de croissance pour cette année. Cependant, la dette du pays, bien qu’elle ait diminué en juillet par rapport au mois précédent, flirte toujours avec les 108% du PIB.

Les rendements des obligations des deux pays étaient en baisse jeudi, mais à la mi-journée, la prime du bon du Trésor français à 10 ans était toujours d’environ 2,96% tandis que celle de l’obligation espagnole était de 2,95%, selon Bloomberg.

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