Les images de bébés sur les paquets de couches en Europe montrent des pratiques de sommeil dangereuses, selon une nouvelle étude

Jean Delaunay

Les images de bébés sur les paquets de couches en Europe montrent des pratiques de sommeil dangereuses, selon une nouvelle étude

Une nouvelle étude a révélé qu’un grand nombre d’emballages de couches pour bébés témoignent de pratiques de sommeil dangereuses pour les nourrissons.

Les images sur les paquets de couches pour bébés en Europe ne correspondent pas aux recommandations de sommeil sécuritaire pour les nourrissons afin d’éviter une mort subite, selon une nouvelle étude.

Des chercheurs français ont analysé les photos marketing de plus de 631 paquets de couches dans 11 pays européens et ont trouvé un nombre élevé d’images inquiétantes.

Plusieurs emballages représentaient des bébés dormant sur le ventre ou sur le côté sur une literie moelleuse, entourés d’accessoires, ou partageant un lit avec une autre personne.

Il est toutefois recommandé que les bébés dorment sur le dos sur un matelas plat et ferme pour prévenir le syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN), qui est la mort inexpliquée d’un bébé de moins d’un an, par ailleurs en bonne santé.

Les bébés ne devraient pas être entourés d’oreillers ou de jouets et ne devraient pas partager un lit avec une autre personne, selon l’Association européenne pour la prévention des blessures et la promotion de la sécurité (EuroSafe).

Les parents peuvent également réduire le risque de SMSN en ne fumant pas pendant la grossesse ou à proximité du bébé.

« La prévention des morts subites et inattendues chez les nourrissons nécessite des mesures de la part des fabricants et des législateurs pour empêcher les parents d’être exposés à des images trompeuses pouvant conduire à des pratiques dangereuses », ont conclu les auteurs de l’étude.

Les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l’Université Paris Cité et d’HEC Paris ont publié leurs résultats dans le Journal of Pediatrics.

Exemples d'emballages de couches avec des images pertinentes.
Exemples d’emballages de couches avec des images pertinentes.

Combien de paquets de couches contenaient des images ?

Sur plus de 300 paquets de couches montrant des images d’un nourrisson endormi, ils ont constaté que 79 pour cent n’étaient pas conformes à au moins une recommandation de sommeil sécuritaire.

Les chercheurs ont déclaré que dans 45 pour cent des paquets de couches avec une photo d’un bébé, le nourrisson était représenté en position couchée ou sur le côté, bien qu’il s’agisse d’un facteur de risque connu de SMSN.

Dans 51 pour cent des packs, les bébés étaient représentés avec des objets mous ou une literie en vrac, et dans 10 pour cent d’entre eux, le bébé partageait une surface de sommeil avec une autre personne.

« Nos résultats mettent en évidence un décalage entre les messages véhiculés sur ces produits du quotidien ou sur les sites institutionnels, auxquels de nombreux parents sont fortement exposés, et les recommandations en matière de prévention du SMSN », a déclaré l’auteur de l’étude Martin Chalumeau, épidémiologiste à l’Inserm et pédiatre à l’Inserm. le système hospitalier universitaire de Paris, dans un communiqué.

Le taux de mortalité infantile dans les pays européens a chuté de façon spectaculaire depuis 1961, passant de 38,2 décès pour 1 000 naissances vivantes à 3,2 décès pour 1 000 naissances vivantes en 2021, selon l’agence statistique de l’UE Eurostat.

Ils vont de 5,6 décès pour 1 000 naissances vivantes en Bulgarie à 1,8 décès pour 1 000 naissances vivantes en Suède, en Finlande et en Slovénie.

Selon un rapport OCDE/Union européenne de 2018, les deux tiers des décès de nourrissons surviennent au cours du premier mois en raison d’anomalies congénitales, de prématurité ou d’autres conditions.

Pour les décès survenant entre un mois et un an, le SMSN était l’une des causes les plus courantes.

Selon les chercheurs de l’Inserm, si le SMSN a sensiblement diminué dans les pays européens depuis les années 1990 (en raison des campagnes de sensibilisation du public aux facteurs de risque), les taux d’incidence ne diminuent plus ou très lentement.

« Nous devons réduire l’exposition aux images commerciales ou officielles qui ne correspondent pas aux recommandations pour la prévention du SMSN afin de prévenir les pratiques de sommeil dangereuses », a ajouté Chalumeau.

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