Microsoft

Milos Schmidt

Les émissions de Microsoft grimpent de 30 % : pourquoi construit-il davantage de centres de données et quel est leur impact ?

L’IA a contribué à augmenter les émissions de Microsoft de près d’un tiers depuis 2020.

Les émissions totales de carbone de Microsoft ont augmenté de près de 30 % depuis 2020, selon le rapport annuel de l’entreprise sur la durabilité environnementale publié mercredi.

Alors que ses émissions directes et sa consommation d’énergie ont chuté de plus de 6 pour cent, ses émissions indirectes lui ont fait reculer. L’entreprise étant un fournisseur de cloud, la construction de nouveaux centres de données en était la principale cause.

Microsoft a souligné la nécessité d’une collaboration entre les industries pour développer et utiliser des matériaux de construction plus écologiques, comme le béton et l’acier, et des composants matériels, comme les puces, pour l’aider à atteindre son objectif de devenir carboneutre d’ici 2030.

Que sont les centres de données ?

Les centres de données sont des bâtiments qui stockent les ordinateurs et le matériel puissants nécessaires à l’exécution sécurisée des services et applications informatiques.

Les fournisseurs de services cloud comme Microsoft exploitent d’immenses centres de données dotés de plusieurs bâtiments qui servent des milliards d’utilisateurs dans le monde. Les informations sont stockées, traitées et diffusées par les serveurs qu’ils hébergent.

L’Europe est une plaque tournante majeure pour les centres de données : l’Allemagne en abrite 522 – le deuxième plus grand nombre après les États-Unis – tandis que le Royaume-Uni arrive en troisième position avec 517 et la France en sixième avec 314.

S’il est plus efficace pour les entreprises de stocker leurs données dans un centre partagé plutôt que d’exploiter le leur, ces bâtiments sont très énergivores. Ils s’appuient sur une alimentation électrique continue et des systèmes de refroidissement à forte consommation d’eau pour assurer le bon fonctionnement de l’équipement. Le fait que de nombreux centres de données soient construits dans des zones désertiques frappées par la sécheresse n’y facilite pas la tâche.

Cela est particulièrement problématique lorsque cette énergie provient de combustibles fossiles.

À cela s’ajoute la charge de travail des centres de données qui augmente continuellement, en particulier avec la demande croissante de stockage et de traitement de données associés à l’intelligence artificielle. Le National Grid du Royaume-Uni a récemment prédit que l’essor de l’IA et de l’informatique quantique multiplierait par six la consommation d’énergie des centres de données au cours de la prochaine décennie.

Comment Microsoft atténue-t-il l’impact de ses centres de données ?

Microsoft vise à s’approvisionner à 100 % en électricité à partir de sources « sans carbone » d’ici 2030, y compris pour les biens et services livrés, indique-t-il dans le rapport.

Plus tôt ce mois-ci, Microsoft a signé un accord avec la société canadienne de gestion d’investissement Brookfield pour contracter 10,5 gigawatts d’énergie renouvelable dans le monde entier dans le cadre de l’un des plus grands accords d’achat d’électricité d’entreprise jamais signés.

L’entreprise a également investi massivement dans l’élimination et le stockage controversés du carbone, en signant un accord avec la société suédoise Stockholm Exergi pour éliminer 3,3 millions de tonnes de CO2 de l’atmosphère, ce qui constitue le plus gros accord de ce type à ce jour.

En plus d’écologiser ses approvisionnements énergétiques, Microsoft s’efforce d’améliorer l’efficacité de ses centres de données. Il affirme que l’IA jouera un rôle important en aidant à accroître la responsabilité et à réaliser des percées technologiques – qui, espère-t-il, s’étendront au développement d’acier, de béton et de carburants plus écologiques, ainsi qu’à la réduction de la consommation d’eau. La société affirme que ses nouveaux centres de données ne consommeront aucune eau pour le refroidissement.

Il utilisera également son pouvoir d’achat pour accélérer la demande de bâtiments et d’approvisionnements énergétiques plus écologiques, tout en plaidant en faveur de changements politiques favorables au climat.

Le progrès du matériel circulaire est également à l’ordre du jour, alors que la demande de services cloud continue de croître. L’année dernière, Microsoft a déclaré avoir réutilisé ou recyclé près de 90 % de ses serveurs et composants.

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