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Milos Schmidt

Les bourses européennes frappées par les bouleversements politiques en Allemagne et en France

L’euro a plongé par rapport au dollar depuis novembre dans le contexte de la victoire de Trump aux élections américaines, tombant à 1,0330, son plus bas niveau depuis deux ans, le 22 novembre, dans un contexte de contraction inattendue du secteur des services de la zone euro.

Les marchés actions européens ont démarré la semaine sur une note négative dans un contexte de troubles politiques persistants en Allemagne et en France. Le DAX allemand a chuté de 0,45%, le CAC 40 français de 0,71% et l’indice Euro Stoxx 600 de 0,12% lundi.

Les deux plus grandes économies européennes sont confrontées à des défis politiques et économiques croissants, parallèlement aux menaces tarifaires du président élu américain Donald Trump. Les ventes massives sur les marchés européens ne sont peut-être qu’un début puisque le DAX a glissé pour la deuxième journée de bourse consécutive par rapport à son plus haut historique.

Le sentiment pessimiste contrastait avec celui des marchés boursiers américains, le Nasdaq, à forte composante technologique, atteignant un nouveau sommet, en hausse de 1,24 % du jour au lendemain. Le S&P 500 a augmenté de 0,38 %, tandis que la moyenne du Dow Jones Industrial a chuté de 0,25 %.

Les malheurs politiques et économiques en Europe

Sur le plan politique, le chancelier allemand Olaf Scholz a perdu un vote de confiance au Parlement, déclenchant des élections anticipées en février, sept mois avant la date prévue. La coalition tripartite au pouvoir de Scholz s’est effondrée le mois dernier après le retrait du Parti démocrate libre en raison de luttes intestines.

En France, l’Assemblée nationale a approuvé une loi spéciale permettant de reconduire les levées d’impôts et les emprunts publics actuels, évitant ainsi temporairement une fermeture du gouvernement à la manière américaine. Cependant, le pays ne dispose toujours pas d’un plan budgétaire complet, laissant le nouveau Premier ministre François Bayrou faire face aux mêmes défis qui ont évincé son prédécesseur, Michel Barnier.

En outre, la trajectoire économique laisse présager une nouvelle détérioration, notamment dans le secteur manufacturier. Les indices des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier allemand et français se sont révélés plus faibles que prévu, suggérant que la récession s’est aggravée dans le secteur dans un contexte d’instabilité politique et de faiblesse de la demande mondiale.

Pour ajouter à la pression, la Chine a publié lundi des données économiques décevantes, reflétant la faiblesse de la demande des consommateurs. Les valeurs européennes de la consommation et de l’énergie ont été les plus touchées par ces inquiétudes, l’indice Euro Stoxx Luxury 10 chutant de 0,82% et l’indice Stoxx Europe 600 Energy de 0,98%.

L’euro se stabilise malgré les allusions de la BCE à de nouvelles baisses de taux

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré lundi à la Banque de Lituanie que la banque réduirait encore les taux d’intérêt « si les données entrantes continuent de confirmer notre scénario de référence, la direction du voyage est claire ». Elle a noté que la croissance économique de la zone euro pourrait « être affectée » par les mesures protectionnistes de Trump, les fabricants étant « particulièrement sensibles aux changements de confiance dans le commerce mondial ».

La BCE a réduit son taux d’intérêt de 25 points de base la semaine dernière, ce qui constitue la quatrième baisse de l’année. Les marchés monétaires évaluent actuellement à plus de 90 % la probabilité de nouvelles réductions le 30 janvier, dix jours seulement après l’investiture de Trump.

Malgré les commentaires de Lagarde, l’euro s’est légèrement apprécié face au dollar, pour atteindre un plus haut de 1,0530 lundi. Cependant, la monnaie unique a reculé par rapport au dollar américain, tombant juste au-dessus de 1,05 à 5h21 ECT lors de la séance asiatique de mardi.

L’euro a plongé par rapport au dollar depuis novembre dans le contexte de la victoire de Trump aux élections américaines, tombant à 1,0330, son plus bas niveau depuis deux ans, le 22 novembre, dans un contexte de contraction inattendue du secteur des services de la zone euro.

Michael Brown, un stratège de recherche principal, estime que la paire EUR/USD va descendre jusqu’à tester 1,1 avant de chuter davantage jusqu’à un niveau de parité, comme mentionné à plusieurs reprises dans ses notes.

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