Le gouvernement néerlandais souhaite introduire certaines des règles d’asile les plus strictes d’Europe, mais cela n’est peut-être pas aussi simple.
Le gouvernement néerlandais a accepté vendredi de nouvelles mesures strictes en matière d’asile, notamment en différenciant les réfugiés en fonction de la raison pour laquelle ils demandent l’asile.
Les propositions approuvées par le cabinet néerlandais devront encore être soumises au Conseil d’État, un conseiller indépendant du gouvernement, pour s’assurer qu’elles sont juridiquement solides et peuvent être mises en œuvre.
« Ce cabinet se dirige vers le régime d’asile le plus strict et les conditions d’admission les plus strictes jamais vues », a déclaré la ministre de l’Asile et de la Migration, Marjolein Faber, dans un communiqué. Elle fait partie du Parti d’extrême droite pour la liberté (PVV). Les ministres de tous les partis de la coalition (PVV, VVD, BBB et NSC) ont soutenu la décision de renforcer les règles pour tenter de réduire le nombre de demandeurs d’asile se rendant aux Pays-Bas.
Comment les Pays-Bas vont-ils réduire le nombre de demandeurs d’asile ?
Les nouvelles mesures se déclinent en trois nouvelles lois.
Cela inclut la loi d’urgence en matière d’asile qui vise à supprimer les permis de séjour permanents. Cela a pour effet que les réfugiés ne pourront peut-être pas rester indéfiniment et leur statut sera soumis à des révisions périodiques. La loi proposée limiterait également la validité des permis d’asile à trois ans, limiterait le nombre de membres de la famille pouvant rejoindre les réfugiés de manière permanente et prolongerait la déclaration d’indésirabilité, ce qui, si elle est délivrée, signifie que vous n’êtes pas autorisé à entrer aux Pays-Bas..
Une autre proposition de loi se concentrerait sur la différenciation entre les demandeurs d’asile. Cela établirait une distinction entre les personnes fuyant des situations dangereuses en raison de leur appartenance ethnique, de leur orientation sexuelle ou de leur religion, et celles fuyant la guerre et la violence. L’idée sous-jacente est que les personnes qui fuient la guerre et la violence finiront par retourner dans leur pays d’origine lorsqu’ils y seront à nouveau en sécurité.
Enfin, le gouvernement veut criminaliser les personnes qui ne coopèrent pas à l’expulsion.
Les nouvelles propositions font l’objet de vives critiques
Bien que le cabinet ait approuvé les propositions, il reste encore des obstacles à franchir en raison de vives critiques et de doutes concernant les nouvelles lois.
L’Ordre des avocats néerlandais a été consulté sur la possibilité d’établir une distinction entre les demandeurs d’asile. Dans sa réponse, elle a déclaré qu’elle « déconseille l’introduction d’un système de double statut et l’imposition de conditions plus strictes sur les voyages ultérieurs des membres de la famille des personnes bénéficiant de la protection subsidiaire ».
Le Conseil d’État, qui donnera son avis sur les propositions, a déjà fait part de ses inquiétudes quant à l’augmentation du nombre de litiges à travers les recours qu’il pourrait introduire.