French President Emmanuel Macron, left, and French Defence Minister Sebastien Lecornu, right, spoke with Ukrainian soldiers in a military camp in eastern France

Jean Delaunay

Le plan de dépenses de défense de Macron entraîne des divisions politiques ouvertes en France

Le président français a mis en garde contre les décisions budgétaires difficiles à venir alors que le pays se débat avec un déficit public intimidant.

PUBLICITÉ

Le président français Emmanuel Macron est le fer de lance d’un effort d’accélération pour remodeler la sécurité européenne. Il prend l’initiative tout comme la Commission européenne est d’accord sur un plan de 800 milliards d’euros pour renforcer la souveraineté européenne de la défense en réponse au rapprochement entre la Russie et les États-Unis, ainsi que le mépris croissant du président américain Donald Trump envers l’Ukraine et l’OTAN.

Mais comme le débat de la France sur les dépenses militaires s’intensifie, les divisions politiques signifient que les chances de trouver un consensus sont de plus en plus minces.

La France alloue actuellement 2% de son PIB à son secteur de la défense. Macron a déclaré au journal français Le Figaro qu’il visait à augmenter les dépenses de défense jusqu’à 3,5% du PIB du pays, une randonnée qui nécessiterait 30 milliards d’euros supplémentaires par an.

Une telle augmentation radicale serait un défi majeur étant donné les finances publiques tendue de l’état de France. L’ambition de Macron se heurte à l’objectif actuel du gouvernement de réduire le déficit budgétaire de la France à 5,4% de son PIB d’ici la fin de 2025, contre environ 6% en 2024.

Un Bill Macron controversé a mis en avant pour réduire 30 milliards d’euros des dépenses publiques et augmenter les impôts de 20 milliards d’euros pour limiter le déficit. La question devant le gouvernement est de savoir comment le faire.

Une proposition en discussion est un prêt national, une mesure utilisée pour réduire la dette de l’État en 1993. Le Premier ministre François Bayrou et le ministre de l’Économie Eric Lombard ont flotté l’idée et ont également proposé un compte personnel spécifique à la défense similaire à l’État, les fonds ont investi par l’État à payer pour les infractures et à des fins de secours.

Lombard a également proposé de rechercher des investissements auprès des banques, des sociétés d’assurance et des investisseurs institutionnels.

Que pensent les Français?

« Je pense que dans la situation actuelle, la France peut difficilement se permettre d’augmenter sa dette publique », a déclaré à L’Observatoire de l’Europe Sylvain Bersinger, économiste en chef de la société de conseil Asteres.

« Une autre solution consiste à essayer d’augmenter la croissance et donc des ressources et des recettes fiscales. En règle générale, cela signifie que les Français fonctionnent davantage en augmentant l’âge de la retraite. Mais c’est tellement impopulaire que je ne pense même pas que ce soit possible. Je dirais qu’il n’y a pas de solution magique. »

Pourtant, malgré les préoccupations économiques, le soutien du public à l’augmentation des dépenses de défense reste élevé.

Une récente enquête menée par IPSOS-CESI Engineering School a montré que 68% de l’électorat français soutiennent l’idée. Même 66% des électeurs soutenant le parti dure-gauche France Unbowed (LFI), qui se méfie généralement de toute intervention militaire, a déclaré qu’ils soutiennent l’augmentation du budget.

Et quant aux partisans du Rallye (RN) du parti d’extrême droite (RN), un peu plus de la moitié a déclaré qu’ils étaient en faveur de stimuler les dépenses militaires.

Où se trouvent les autres parties?

Alors que la plupart des députés de la Chambre basse du Parlement française ont exprimé leur soutien à l’Ukraine en particulier, des divisions politiques demeurent.

La semaine dernière, les législateurs ont débattu la position de la France sur l’Ukraine et s’il faut envoyer des troupes de maintien de la paix sur le terrain. Le chef du RN, Marine Le Pen, a déclaré que même si elle soutient l’aide à l’Ukraine, elle pense que la France devrait prioriser ses intérêts nationaux.

Elle a également rejeté une stratégie de défense européenne unifiée et s’est opposée à toute suggestion d’envoyer des troupes françaises en Ukraine.

PUBLICITÉ

Pendant ce temps, le Parti socialiste et les Verts se sont alignés sur le gouvernement, convenant que l’Europe doit renforcer sa souveraineté militaire. Le chef socialiste, Olivier Faure, a déclaré qu’il était contre toute mesure qui accorderait le fardeau aux citoyens français.

Au lieu de cela, il a proposé d’imposer les sociétés et de réprimer les pays de l’UE qui servent de paradis fiscaux pour les grandes technologies, en particulier l’Irlande et le Luxembourg.

Le député de LFI Alma Dufour, quant à lui, a fait craindre que l’augmentation des dépenses militaires bénéficiera finalement à l’industrie américaine de la défense.

« Nous ne sommes pas contre la France et le réarmement en Europe », a-t-elle déclaré dans une interview avec le diffuseur Franceinfo. « La question est que si nous dépensons 40 milliards d’euros cette année en équipement militaire, où ira-t-il? Aux États-Unis.  »

PUBLICITÉ

Lundi, un rapport du Stockholm International Peace Research Institute a montré que 64% des importations d’armes européennes proviennent des États-Unis, suivies de la France, de la Corée du Sud, de l’Allemagne et d’Israël.

Dufour a proposé une augmentation de la taxe sur les milliardaires, affirmant qu’une taxe de 2% sur les 500 individus les plus riches de la France pourrait générer 25 milliards d’euros, ce qui met la France sur le point de réaliser des ambitions de dépenses militaires de Macron.

Laisser un commentaire

1 × cinq =